Avec le départ de François Hollande, est-ce la fin du rêve d’IBK pour un second mandat en 2018 ?
Selon des indiscrétions, François Hollande aura été d’un apport considérable à l’élection d’IBK en 2013. Avec l’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République française, les régimes socialistes en Afrique pourraient avoir des sueurs froides, à commencer par celui d’IBK. Bon nombre d’observateurs de la scène politique malienne s’accordent à dire aujourd’hui qu’avec le départ de l’ami Hollande et surtout avec un bilan en deçà des attentes de beaucoup de citoyens maliens, que les chances d’IBK pour un second mandat à la tête du Mali s’amenuisent progressivement. Emmanuel Macron tiendra-t-il parole en permettant aux africains d’être maitres de leur destin ? Se mettra-t-il à l’écart de l’élection présidentielle de 2018 en laissant exclusivement le choix au peuple souverain du Mali ?
Jamais les partis d’obédiences socialistes en Afrique n’ont véritablement été renforcés que sous François Hollande. Les camarades de l’International Socialiste, IS, ont fait des jaloux par leurs multiples conclaves en Afrique, en Amérique latine et en Europe. D’Alpha Condé de la Guinée à Mamadou Issoufou du Niger en passant par Ibrahim Boubacar Keita du Mali, la liste est loin d’être exhaustive.
Ces trois Camarades sont désormais à la croisée des chemins. Ils ont été abandonnés par leur camarade Hollande, qui n’a même pas daigné briguer un second mandat après s’être rendu à l’évidence qu’il a échoué à redonner espoir à son peuple au cours de son quinquennat. Son départ de l’Elysée sera un abyssal trou pour ses camarades Keita, Condé et Issoufou. Il sera moindre pour les présidents guinéen et nigérien qui sont à leur deuxième et dernier mandat constitutionnel, mais énorme pour IBK, qui espèrerait briguer un second mandat en dépit de son bilan fortement décrié par bon nombre de ses concitoyens. Pour sa probable réélection, pourra-t-il compter sur Emmanuel Macron, considéré comme le bon élève de François Hollande ? La réponse semble être Non. En tout cas, si tant est qu’il voudrait respecter ses engagements de rompre avec les vieilles pratiques de la Gauche et de la Droite. Pour son salut politique, IBK tenterait de séduire le jeune Macron pour le mettre dans ses escarcelles, avec l’aide de son ami François Hollande. Mais la crédibilité et la réussite d’Emmanuel Macron passeraient par le respect de ses engagements à rompre avec la Françafrique à l’Elysée. Il devrait comprendre que la paix et la stabilité des pays africains passent par la fin des soutiens contre vents et marées aux régimes contestés ou qui ont échoué à résoudre les problèmes cruciaux qui se posent à leurs peuples.
En somme, avec l’élection d’Emmanuel Macron en France, un nouvel obstacle semble désormais se dresser devant IBK pour sa réélection en 2018.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com