Fadiala Keita ; Chef de quartier de Samedougou
Depuis que Kita est Kita, il n’y a pas eu de telles choses, c’est-à-dire qu’un simple citoyen agresse un agent de sécurité, ou un agent de l’administration d’où qu’ils viennent. Nous pensons que pour comprendre cette situation, il faut chercher la vérité ailleurs. Nous avons constaté que le comportement de certains agents à Kita laisse à désirer. En général, il y a des agents qui ne se réfèrent à rien que sur leur esprit intellectuel, alors que ce cercle est encore foncièrement accroché aux traditions. C’est pourquoi, les incompréhensions surgissent chaque fois. On nous impose des situations ici à Kita pensant que nous ne réfléchissons pas. Il faut savoir que la première constitution a été faite à Kita. C’est pour dire que les kitois n’ont jamais été des rebelles comme certains s’amusent à le dire et ne seront jamais des rebelles.
Namaké Keita Coordinateur des 13 quartiers de Kita
Il y a 4 grandes familles fondatrices à Kita : Camara, Tounkara, Keita, Cissé. Il faut qu’il y ait la compréhension, l’entente entre ces quatre familles coutumières. Mais à vrai dire, l’entente entre ces 4 familles a besoin d’être consolidée car le président de la république lors de son passage ici a beaucoup œuvré dans ce sens. Je crois qu’avec une collaboration de toutes ces familles au côté de l’administration tout ira mieux.
Thierno Mahamoud Diallo Imam
A mon entendement, il y a deux points de discordes entre les populations et les agents de l’Etat. A Kita, les populations pensent que la ville leur appartient et ne savent pas le rôle fondamental de l’administration. Ici, l’accent est beaucoup mis sur le pouvoir traditionnel et le rôle de ce qu’on a appelé « les Kabila ». Et, généralement ce sont les jeunes administrateurs qu’on envoie à Kita. Ceux-ci connaissent leur travail mais ne savent pas comment gérer les personnes, les populations de cette ville. Il faut savoir que chaque population a son identité, sa philosophie. Le deuxième point est qu’à Kita, il faut vite informer les gens s’il y a quelque chose de minime ou de grand. Les fonctionnaires qui débarquent à Kita ont des appréhensions sur la ville et vice versa. Celles-ci débouchent souvent à des faux jugements et créent un climat de méfiance entre ces administrateurs et les populations. C’est pourquoi, les gens sont sur leur garde. Il faut instaurer le dialogue permanent et cet atelier vient à point nommé. Les autorités, surtout les députés de la ville de Kita, doivent continuer dans cette sensibilisation avec les préfets et les sous- préfets. Nous avons compris par cet atelier le rôle du maire, du préfet etc.
Paul Keita, Chef de quartier de Kossilabougou
La ville de Kita s’est beaucoup développée ces dernières années. Il faut comprendre que beaucoup de gens n’ont pas la même éducation. Kita est par tradition une ville d’hospitalité. Notre ville a toujours du respect envers l’étranger. Mais il y a des esprits malveillants qui essayent de profiter chaque fois qu’un petit problème surgisse. Et, les autorités d’en face sans donner une bonne information agissent le plus souvent sans prendre contact avec les chefs coutumiers, les chefs de quartier. L’information est très capitale. Je crois que le préfet qui est là aujourd’hui a compris qu’il faut collaborer avec les chefs de quartier si certains problèmes apparaissaient. Aujourd’hui, ils sont nombreux ces problèmes dans cette ville qui était jadis prospère. Il faut intégrer cette dimension dans certains événements.
Hamadi Diallo, Chef de quartier de Samedougou
Il faut dire qu’entre l’administration et la population cela n’a pas été facile depuis longtemps. Il y a eu toujours des abus, surtout de la police sur la population. J’ai l’impression que les agents qui viennent à Kita ne connaissent pas leur travail. C’est à Kita qu’ont peut voir un agent de police faire le travail du douanier, du gendarme, des agents du commerce et de concurrence. Il en est de même pour le garde ou le gendarme. Et, comme vous pouvez constater, le Malinké, encaisse jusqu’à un certain niveau. Une fois qu’il se révolte, difficile de prévoir les conséquences des actes posés. C’est pourquoi, avec la mort de l’apprenti, il y a eu une désinformation et beaucoup se sont jetés sans chercher à savoir réellement ce qui s’est passé. Tout le monde a regretté après la destruction des édifices publics qui sont d’ailleurs faits pour les mêmes populations. Pour trouver une solution et mettre fin à des situations de ce genre, il faut continuer la sensibilisation dans toutes les communes. Que chacun sache ce qu’il doit faire et quels sont ses droits. Par exemple, dans la récente affaire, le maire pensait que la police relevait de lui et non du préfet.
Rassemblés par Fakara Fainké.
Le républicain 10/04/2011