Embargo sur le Mali : Les opérateurs ivoiriens comptent les pertes

Près d’un mois après les lourdes sanctions décrétées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) envers le Mali, les opérateurs ivoiriens, de la TPE aux transporteurs routiers en passant par les commerçants, subissent les effets collatéraux de cet embargo censé faire plier la junte au pouvoir à Bamako.

Première économie de l’UEMOA, la Côte d’ivoire entretient d’intenses relations commerciales avec le Mali et abrite sur son sol une importante diaspora malienne estimée à plus d’un million personnes.
L’un des secteurs affectés est celui du commerce, du transit et des transports routiers. En effet, avec la fermeture des frontières, un grand nombre de camions sont condamnés à rester au garage.
Les consignes données aux autorités douanières et aux forces de sécurité sont claires : Excepté les camions vides et les véhicules chargés de vivres, ou de produits de première nécessité, rien ne doit franchir le poste de la frontière avec le Mali. Ainsi, au poste-frontière de Nigoumi à Tengrela, petite ville ivoirienne proche du Mali, l’agence de presse ivoirienne rapporte «qu’une longue file de véhicules poids lourds est en stationnement. Les plus impatients rebroussent chemin».
L’un des secteurs affectés est la filière bétail dépendant du Mali et du Burkina Faso. La Côte d’Ivoire reçoit par mois, plusieurs centaines de camions chargés de moutons et de petits ruminants. Les approvisionnements sont plus irréguliers depuis le 9 janvier dernier, entrée en vigueur des sanctions contre le Mali, ce qui entraîne une pression à la hausse sur les prix. Cette inflation est pour l’instant contenue à en croire la Fédération nationale de la filière bétail viande de Côte d’ivoire, citée par l’agence de presse ivoirienne. Le «vide» créé par les approvisionnements maliens est compensé par le Burkina Faso et le Niger.

AFRIMAG