ELHADJI IBRAHIMA GUISSE, PRÉSIDENT DE LA COMMUNAUTÉ SÉNÉGALAISE AU MALI

Président de la communauté sénégalaise El Hadji Ibrahima Guissé

 « L’histoire a donné raison aux peuples ; la CEDEAO a levé l’embargo et soutenu les progrès de la transition au Mali »

Chef d’entreprise évoluant dans le transport international Poids lourd, fraichement élu à la tête de la Communauté sénégalaise au Mali, Elhadji Ibrahima Guissé, a lors d’un entretien accordé à la Rédaction, révélé que l’histoire a donné raison au peuple malien.  Selon lui, la CEDEAO, après avoir levé l’embargo, soutient désormais les progrès engrangés par la transition au Mali.

Bonne lecture !

Diasporaction : Elhadji Ibrahima Guissé, vous venez tout juste d’être élu à la tête de la Communauté sénégalaise au Mali, qu’est-ce que ça fait d’avoir la responsabilité d’un nombre important de ses compatriotes dans un pays voisin comme le Mali ?

 

El Hadji Ibrahima Guissé : En effet, ce n’est pas chose aisée. Être à la tête d’une communauté est un honneur, mais c’est surtout une grande responsabilité, celle de tout faire pour la défense des intérêts des Sénégalais résidant sur le territoire malien, dans le cadre du respect des lois et règlements qui régissent ce pays d’accueil.

Parlez-nous un peu des difficultés auxquelles, la Communauté sénégalaise est confrontée sur le sol malien.

La difficulté constatée par mes compatriotes est le non-respect du traité de la libre circulation des personnes dans l’espace CEDEAO. Normalement, tout ressortissant de la CEDEAO a le droit de se déplacer librement d’un Etat à un autre sans entrave. Mais tel n’est pas le cas malgré la loi de 2016 instaurant la carte d’identité biométrique de la CEDEAO. Mes compatriotes sont contraints de payer à chaque poste de contrôle de police. A part cette difficulté institutionnelle, ils vivent en harmonie avec le peuple malien qui nous accueille chaleureusement.

Vous vous êtes beaucoup investi tout au long de l’embargo imposé par la CEDEAO au Mali. D’ailleurs, vous avez été aperçu au monument de l’indépendance pour l’accueil des jeunes marcheurs sénégalais et maliens, quel était le message ?

Mon message s’adressait au peuple frère du Mali. Effectivement, les jeunes marcheurs sénégalais sont venus à Bamako avec un message de soutien et de solidarité au peuple malien. Les peuples sénégalais et malien sont contraints de vivre ensemble dans la paix, l’union et la solidarité quelle que soit la décision des politiques. Aujourd’hui, l’histoire a donné raison aux peuples, la Cedeao a levé l’embargo et c’est cette même Cedeao qui soutient les progrès de la transition au Mali. Durant cet épisode regrettable, la Communauté sénégalaise au Mali est massivement sortie dans les rues de Bamako auprès des Maliens pour dire non à l’embargo de la Cedeao contre le Mali et elle est restée soudée au peuple frère du Mali, main dans la main. Je souhaite que plus jamais, nos deux peuples frères ne soient contraints de subir des souffrances dont ils ne sont pas responsables. Il faut reconnaître que la diplomatie des peuples à jouer un rôle d’apaisement important durant cette épreuve que le Mali traversée.

 

 Tout récemment, le président du Sénégal, Macky Sall, a effectué une visite au Mali au cours de laquelle il a mis l’accent sur la consolidation des liens entre les deux pays. Qu’allez-vous faire pour consolider la démarche entamée par le président Sall ?

 

Je suis un artisan de cette consolidation. Ce discours du président Macky Sall ne fait que me réconforter dans mes œuvres de tisserand des liens d’amitié et de bon voisinage des deux peuples. Cette consolidation est notre responsabilité commune. Chaque Sénégalais et chaque Malien doit y travailler tous les jours pour conserver les liens historiques qui unissent nos deux peuples.

 

Entretien réalisé par Abdrahamane Baba KOUYATÉ