L’objectif de cette étude était de passer en revue les différentes politiques sectorielles dans les domaines de l’électricité, de l’eau potable et de l’emploi des jeunes. Ainsi, au niveau du suivi de la mise en œuvre des différentes politiques sectorielles, différentes interrogations restent posées sur la qualité des services en ce qui concerne l’électricité, l’eau et l‘emploi des jeunes. Il s’agit par exemple de la régularité des services pour l’eau et l’électricité et des approches choisies pour l’emploi des jeunes. Ce qui remet en cause, à tort ou à raison, les statistiques sur l’accès aux différents services.
Selon l’auteur de cette étude, en l’occurrence Dr. Dramane Lassana Traoré, elle a permis de faire le diagnostic desdites politiques, en analysant les différents documents cadres de politiques sectorielles. Dans l’ensemble, il faut retenir que ces politiques sont liées à des services sociaux de base.
L’étude révèle que dans le CSCRP 2012-2017, l’emploi et l’électricité sont pris en compte dans l’axe 1, en tant que sources de la croissance. Mais l’eau potable est dans l’axe 2. Défini comme tels, le CSCRP met l’accent à la fois sur l’offre (pour l’électricité et l’emploi) et sur la demande (pour l’eau potable). Au niveau sectoriel, les approches utilisées dans les différents domaines sont basées principalement sur la demande non seulement à cause des différents projets et programmes mis en œuvre, surtout dans les documents d’orientation.
Pour ce qui concerne l’eau, l’aspect ressource production n’est pas assez visible ou presque non visible. Concernant l’électricité, la situation actuelle, surtout à travers l’appui apporté par l’Etat, justifie la volonté de prioriser la demande. Concernant l’emploi des jeunes, les initiatives mises en œuvre combinent approche-offre et approche-demande, mais avec un accent plus visible sur l’approche-demande, notamment à travers les stages de qualification.
A en croire le consultant, les résultats atteints en termes d’accès sont forts appréciables, mais les défis concernent la qualité des services dans les trois domaines ainsi que la croissance démographique, qui a d’ailleurs modifié le niveau de l’ensemble des indicateurs d’accès suite aux résultats du RGPH 2009. Aussi les difficultés évoquées lors des entretiens concernent-elles l’insuffisance des moyens financiers et humains, la faiblesse du suivi et les problèmes de planification.
Globalement, le consultant recommande d’effectuer une revue des dépenses publiques dans chacun de ses secteurs ici considérés dans un intervalle régulier, en moyenne trois ans.
Spécifiquement, il demande en ce qui concerne l’électricité, d’intégrer les préoccupations énergétiques dans les autres politiques sectorielles ; mettre en place des plans ou des stratégies de recherche de financements à moindre coût ; sensibiliser les populations sur les enjeux énergétiques et la nécessité d’ajuster les prix de l’électricité en fonction de l’évolution des coûts des facteurs, mais en trouvant des solutions de filets sociaux les plus pauvres ; intégrer dans les documents de politique (plan, projets et programmes) la composante « accès des plus pauvres », en cohérence avec le ciblage défini dans le CSCRP 2012-2017, etc.
S’agissant de l’eau potable, Dr. Dramane Lassana Traoré recommande le renforcement des capacités en ressources humaines en vue de mieux prendre en compte les différents défis en ce qui concerne l’eau ; renforcer le niveau d’absorption en ressources financières ; mettre en place un cadre de coordination intersectorielle plus élargi.
Pour ce qui est de l’emploi des jeunes, il est question d’intégrer de façon systématique le principe de l’employabilité dans tous les problèmes scolaires, en encourageant le recrutement direct à partir du système scolaire ; effectuer un audit institutionnel sur la mise en œuvre actuellement des actions en ce qui concerne la promotion de l’emploi des jeunes ; opérer un changement dans la prise en compte de l’emploi dans les politiques publiques.
Abdoulaye Diakité
Source: L’ Indicateur Du Renouveau 2014-08-08 18:40:25