Le dimanche 21 avril 2013, plus de 6 millions d’Ivoiriens se rendront une fois de plus aux urnes pour l’épilogue du cycle électoral commencé depuis le 30 novembre 2010. Cette fois-ci, il s’agira d’élire en un seul coup, les conseillers Municipaux et les Conseillers Régionaux. Depuis l’ouverture de la Campagne électorale le vendredi 05 avril 2013 à minuit, le climat est électrique entre les états major dont les éléments sillonnent de nuit comme de jour les familles pour proposer le programme de leurs candidats aux électeurs. Le décor des villes est à l’heure des grands rendez-vous électoraux. Les grandes pancartes et affiches se chevauchent. A tous les coins de rue à Abidjan, ce sont les voitures parées à l’effigie des différents candidats.
Une vraie ambiance de campagne sous fond de fêtes et de meetings dans le but de convaincre les derniers hésitants à orienter leur vote. Il s’agira d’élections couplées, une grande première dans l’histoire électorale de la Cote d’Ivoire. Pour le Président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko,
« la CEI organisera effectivement les deux prochaines élections locales, de manière concomitante, c’est-à-dire le même jour et dans les mêmes bureaux de vote et plages horaires, sur l’ensemble du territoire national. Les électeurs auront donc à choisir, en même temps, mais par deux votes distincts, leurs Conseillers Municipaux et leurs Conseillers Régionaux. C’est cela le couplage des deux scrutins et ce sera une première en Côte Ivoire », dit il.
« La réussite d’une opération électorale comme celle que nous préparons, affirme le Président Bakayoko, dépend d’un grand nombre de facteurs internes et externes à la CEI : l’environnement sociopolitique, le cadre juridique des scrutins, le chronogramme des activités électorales, la formation de commissaires et des agents électoraux, l’information et la sensibilisation des acteurs politiques et de la population, la logistique, le financement, la sécurisation du processus. En ce qui concerne les opérations et les dossiers relevant de la compétence de la CEI (élaboration des textes juridiques et du budget, chronogramme des activités, logistique, production des documents électoraux, communication et sensibilisation, formation des commissaires et des agents électoraux), nous avons pris depuis plusieurs semaines voire des mois, toutes les mesures nécessaires pour assurer le succès des prochaines élections », a-t-il Précisé.
Dans le cas d’espèce, le couplage des élections peuvent être doublement bénéfique au Mali dont une telle opération présente une équation à plusieurs inconnus. En effet, notre pays, s’il dispose encore du temps, doit se doter d’instruments juridiques sous l’autorité du Chef de l’Etat par intérim ; savoir l’adoption de tous les textes d’encadrement juridique des scrutins et la mise à la disposition de la Commission Electorale Nationale Indépendante ( CENI), des ressources financières sollicitées, entrant dans le cadre de la feuille de route du Gouvernement. En Cote d’Ivoire, le Gouvernement a engagé les Etats Majors des Forces ivoiriennes de Défense et de Sécurité, a élaboré un plan de sécurisation totale du processus électoral, en liaison avec la CEI, pour garantir le déroulement des prochains scrutins dans un climat apaisé. Pour la sensibilisation des populations locales, les Chefs religieux et traditionnels du pays se sont engagés à appuyer les Commissions locales sur le terrain.
L’expérience de la Cote d’Ivoire pourra vraiment servir le Mali dans le cadre d’une éventuelle organisation d’élections couplées (Présidentielle – législative) en République du Mali, même si un report des élections sur trois mois pourrait être nécessaire. L’avantage du couplage de la Présidentielle et des législatives réside surtout dans la baisse du coût de l’opération. Pour le cas qui attend les Ivoiriens le 21 Avril 2013, les grandes lignes du mode opératoire du déroulement des scrutins couplés se présentent comme suit : reconduction des lieux et des bureaux de vote ayant servi pour le scrutin présidentiel et les scrutins législatifs et Il n’y a donc pas de changement à ce niveau ; mise en place de deux urnes et de deux listes d’émargement distinctives dans chaque bureau de vote ; une pour chaque élection (Conseillers Régionaux et Conseillers Municipaux) et renforcement des équipes d’agents électoraux (5 au lieu de 3) par bureau de vote ; différenciation marquée des bulletins de vote ; celui destiné au vote des Conseillers Municipaux étant différent de celui servant au vote des Conseillers Régionaux ; collecte et traitement différenciés des résultats des deux scrutins ; proclamation dans chaque bureau de vote des résultats des deux scrutins, l’un après l’autre.
Le couplage des deux scrutins (Municipales et Régionales) n’aura lieu que dans les Communes des 31 Régions du pays, à l’exception des Communes des Districts Autonomes d’Abidjan et de Yamoussoukro, au nombre de 14 au total ; les 13 Communes du District d’Abidjan et la Commune de Yamoussoukro. Ces deux Districts ne sont pas concernés, en effet, sur décision du Gouvernement, par l’élection des Conseillers Régionaux ; seule l’élection des Conseillers Municipaux y sera organisée. Le couplage des deux scrutins se fera donc dans 183 communes, soit dans environ 3.000 lieux de vote et 6.700 bureaux de vote.
De Gildas, Correspondant du Républicain à Abidjan
Le Républicain Mali 2013-04-11 13:53:14