Faut-il le rappeler, le Conseil des ministres du mercredi 24 novembre 2010 a fixé la date des élections partielles devant se dérouler le 06 février 2011 dans quatre communes du pays dont la Commune IV du District de Bamako.
Ces élections qui les concernent toutes, l’élection des conseillers municipaux devant prendre en main la destinée de leurs communes, présentent des enjeux différents. Ainsi, les enjeux sont de tailles dans la commune IV du District de Bamako. En tout cas, si la fixation de cette date a créé autant d’indignation que de panique chez les uns, il a par contre suscité autant de joie que de satisfaction chez d’autres, surtout ceux qui n’avaient pas eu la chance d’être élus conseillers, mais aussi ceux qui n’ont pas eu la chance de figurer sur une liste de candidature.
En attendant le jour de ces élections partielles, c’est la bataille de positionnement au sein des partis politiques, qui pour se battre pour garder sa position sur la liste de candidatures, qui pour lutter afin d’améliorer sa position, qui pour tout simplement figurer sur ladite liste. Il en est de même pour les partis politiques et les indépendants qui n’ont pas pu participer aux élections ou qui ont participé mais n’ont pas pu obtenir de conseillers. Aussi, assiste-t-on à une course effrénée entre les différents partis politiques qui veulent chacun avoir le maximum de conseillers élus afin de reconquérir le fauteuil du maire.
Si ces élections partielles constituent pour certains grands partis politiques, comme l’ADEMA, le RPM, le MPR,…une occasion pour confirmer leur suprématie, elles constituent par contre pour d’autres (PDES, YELEMA) un test électoral. Ces deux partis, qui sont les derniers nés des partis politiques au Mali, réussiront-ils leur baptême de feu en ravissant la vedette aux grandes formations politiques ? La question mérite d’être posée surtout quand on sait que des grands partis politiques comme l’ADEMA, le RPM enregistrent en leur sein des querelles de positionnement. En plus de ces querelles de positionnement, ces deux grandes formations politiques ont toujours du mal à se remettre des séquelles de certaines situations fâcheuses nées des dernières élections communales.
On se rappelle, dans une correspondance signée par le secrétaire général de la section IV ADEMA, il a été question d’exclure du parti trois conseillers municipaux : Monzon Camara, Joseph Camara, Mme Dagnoko Fanta dite Nia Dansira Traoré.
Le motif de cette sanction : le mépris de la décision du Secrétariat permanent du comité exécutif issue de sa réunion ordinaire du jeudi 30 avril 2009, traduite en instructions relayées par le bureau de la section IV lors de sa réunion hebdomadaire du 2 mai 2009 pour soutenir l’alliance RPM-ADEMA-Kaoural en vue de l’élection du bureau communal. Les élus communaux concernés auraient trahi le parti en soutenant l’alliance URD-MPR-liste indépendante Moussa Mara. Toute chose qui, selon ladite décision, a largement contribué à assurer la victoire de l’alliance conduite par Moussa Mara.
Du côté du parti du tisserand, on se rappelle que l’établissement de la liste de candidatures avait donné naissance à une bataille rangée entre les « pros Issa Guindo » et les « anti-Issa Guindo ». Le même scénario risque de se reproduire parce que, apprend-on, les deux tendances ne sont pas prêtes à démordre.
Moussa Touré.
Le National 06/12/2010