L’adoption du calendrier électoral en l’absence d’un véritable cadre de concertation avec les partis politiques, n’a pas permis au gouvernement de prendre en compte les différents points de vue des partis politiques pour dégager un consensus autour de la question. Conséquence, la décision de coupler l’élection présidentielle et le referendum est rejetée par une importante partie de la classe politique et de la société civile qui ont décidé donc de manifester et de battre le pavé, faute d’espace de dialogue avec le pouvoir en place, qui s’engage dans la voie de l’autoritarisme. Le GPS qui dénonce cette absence de concertation ne la cautionnera pas et prendra toutes dispositions possibles en démocratie pour s’y opposer. A ce titre le GPS, connu sous le nom Groupe des 44 partis indique à propos de ce couplage : ‘’ l’argument financier évoqué pour le justifier n’est pas convaincant. On se souvient que cet argument a toujours été balayé au moment des débats sur le Ravec, car, avait-on alors soutenu, à juste raison, la paix sociale est sans prix. ‘’
Le Gps-2012 se préoccupe de la possibilité pour les citoyens majoritairement pauvres, qui peinent à se donner les repas quotidiens, de se trouver les documents d’identification, nécessaires pour des élections transparentes et crédibles. Pour des raisons évidentes, l’Etat doit aider à l’obtention de ces documents dont la carte d’identité. L’Etat ne doit-il pas prendre en charge la pièce devant servir à l’identification de l’électeur ? C’est pourquoi le groupe ne se lassera pas d’interpeller l’Etat et de rappeler que : ‘’ le point de vue de la Dge était que cette pièce sera prise en charge par l’Etat, à l’exception de la photo qu’elle doit porter et qui sera à la charge de l’électeur ». L’Etat malien donnera-t-il raison à ceux qui avaient répliqué que « cette solution signifierait qu’il n’y aura pas de pièce d’identité, pour des raisons faciles à imaginer »? Or, sans pièce d’identification de l’électeur, rien ne garantit la sincérité du vote.
Evidemment, les raisons faciles à imaginer pour que la plupart des citoyens n’aient pas de pièce d’identité, sont la pauvreté de la majorité des Maliens, notamment dans une conjoncture difficile. En effet, il suffit de se référer à l’appel pressant du Commissariat à la sécurité alimentaire qui réclame 54 milliards de Fcfa pour des prévisions d’insécurité alimentaire. Toutes choses qui devraient par ailleurs augmenter l’inquiétude des populations, quand on sait qu’entre le Mali et ses voisins, le Burkina Faso et le Niger, qui ont déjà sonné l’alerte, les frontières sont poreuses, et les récoltes maliennes peuvent se retrouver de l’autre côté. Ne sont-ce pas des raisons suffisantes et édifiantes pour arrêter ce couplage de tous les dangers et dont le peuple malien n’est pas d’accord, et que le Président ATT veut faire passer au forceps au moment où la famine pointe à l’horizon ? Le GPS semble ne pas se résigner à laisser faire, en simple spectateur. C’est ce que le Collectif « Touche pas à ma constitution semble comprendre depuis très longtemps, et qui a décidé de manifester sa colère à travers une marche le 30 novembre prochain.
Le groupe des 44 partis politiques a maintes fois précisé qu’il s’inscrivait dans la mouvance d’informer l’opinion nationale et internationale sur le travail qui est en train de se faire en son sein et les démarches qu’il effectue auprès de l’administration pour que notre pays puisse consolider ses acquis démocratiques, connaître la paix et la quiétude tant souhaitées après ces élections générales de 2012 et mettre le pays à l’abri du désordre.
Baba Dembélé / Boukary Daou
Le Républicain 23/11/2011