A l’occasion de son premier anniversaire, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) a animé le 30 mars dernier une conférence de presse à la Maison de la Presse du Mali. Au cours de cette rencontre, le FDR a fait le bilan de ses acquis et souligné les faiblesses de son combat dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel normal. Il a également profité de l’occasion pour exposer son ambition pour le Mali en reconstruction. Cette coalition constate avec regret que la paix n’est pas encore totalement acquise, même si la guerre pour la libération totale du pays est en phase terminale.
Toutefois, le FDR a invité le Président de la République par intérim et le Gouvernement à accélérer les préparatifs des élections de 2013. Pour Ibrahima N’Diaye, Premier-vice président du FDR, il y a, aujourd’hui, des points de satisfaction par rapport aux objectifs qui ne sont pas encore atteints. « Même si la guerre est encore en phase terminale, la paix n’est pas encore là, malheureusement », a-t-il déclaré. Avant de dire que la réconciliation nationale est un besoin crucial du moment. Ensuite, pour le FDR, tout doit être mis en œuvre pour la réussite des élections générales de 2013.
«Il y a la question des élections qui hantent les esprits ; alors que le processus est lancé, la volonté est là. Même s’il y a quelques points qui inquiètent. J’espère nous allons pouvoir les régler. Toutes les forces doivent se mobiliser pour que cette date soit maintenue pour que le Mali puisse sortir de ce drame…», a souhaité Iba N’Diaye. Dans la déclaration lue par Seydou Bocoum, le FDR invite le Président et le Gouvernement à accélérer les préparatifs des élections en vue de respecter les délais indiqués dans la Feuille de route de la Transition, à savoir tenir les élections avant le 31 juillet.
Le FDR, par la même occasion, les assure de son soutien pour la tenue d’élections crédibles, transparentes et apaisées. Dans le souci de faire toute la lumière sur les derniers évènements des 8, 9 et 10 janvier 2013 qui ont précipité l’intervention française dans notre pays, le FDR demande solennellement la création d’une commission d’enquête judiciaire et parlementaire. Selon le FDR, des responsables de partis politiques et d’organisations de la société civile malienne ont élaboré, le 8 janvier dernier, une plate-forme exigeant des concertations immédiates afin de mettre en place un Conseil national de transition pour le changement.
Les responsables du FDR ont rappelé que les 9 et 10 janvier, des manifestations violentes se sont déroulées à Bamako et Kati. Ils sont convaincus que «celles-ci visaient à déstabiliser le régime de transition ». Avant d’ajouter que le même jour, soit le 10 janvier, la coalition terroriste et jihadiste rassemblée à Bambara-Maoudé et qui avait entamé sa marche sur Sévaré et Mopti, a pris Konna. « Quelques heures après la prise de Konna, dans la nuit du 10 au 11 janvier 2013, la résidence du chef de l’Etat, Dioncounda Traoré, était encerclée par des renforts militaires », indique la déclaration liminaire.
Le FDR a salué l’intervention militaire française lancée le 11 janvier 2013, précisant que celle-ci a stoppé une double aventure : l’aventure relative à la progression des groupes islamistes et terroristes et celle qui visait le renversement des institutions de la transition et l’avènement d’un régime d’exception avec la mise en place d’un Conseil national de transition pour le changement. Sur un tout autre plan, le FDR exige le respect des libertés collectives et individuelles singulièrement le respect de la liberté de la presse. A ce titre, cette coalition a demandé la libération immédiate et sans condition de Boukary Daou, directeur de publication du journal Le Républicain, arrêté le 6 mars dernier.
De même le FDR soutient la transformation de la Misma en une opération de stabilisation des Nations-Unies destinée à appuyer les efforts internationaux pour restaurer une paix durable au Mali. Il souhaite le démarrage du processus de dialogue pour une réconciliation effective et une paix définitive. Le Fdr salue la victoire de la coalition franco-malienne et africaine et s’interroge sur l’absence de l’armée malienne à Kidal. Par ailleurs, le FDR regrette de constater que la principale justification du coup d’Etat, la lutte contre les groupes rebelles, ont été sans cesse reléguée au second plan jusqu’à l’intervention salutaire de la France.
Abdoulaye Ouattara
Le Républicain2013-04-02 00:56:16