Le mémorandum lu par Younouss Hamèye Dicko mentionne : ‘’principaux acteurs des élections, les partis politiques doivent être intimement et constamment associés à toutes les étapes du processus électoral. Il est pertinent de rappeler que la démocratie reste l’expression de la volonté majoritaire du peuple, tout en respectant les droits de la minorité. Les partis politiques sont conscients que le fichier électoral peut être une source de conflits. S’il est fiable, le fichier électoral constitue le moyen le plus efficace de lutte contre la fraude électorale, en permettant de donner des statistiques précises sur le nombre d’électeurs.‘’
Le président du RDS a décrit les principales étapes du recensement administratif à caractère électoral (RACE) auxquelles les partis ont été associés depuis son lancement, le 19 juin 2000, jusqu’à la dernière étape, le 28 mars 2002. C’est à cette date que les partis politiques se sont réunis pour faire la mise au point du RACE. Concernant le Recensement administratif à vocation d’état-civil (RAVEC), le mémorandum a fait ressortir le manque de participation des partis politiques à toutes les étapes du processus. C’est le 29 décembre 2008, a indiqué le président du RDS, que les partis politiques ont entendu parler du RAVEC, lors d’une rencontre du cadre de concertation. Le mardi 26 avril, selon lui, a eu lieu la première rencontre du cadre de concertation pour donner le bilan du RAVEC. Mais à l’analyse les partis politiques estiment que c’est pour les mettre devant le fait accompli et préparer un volte-face.
Dabs ce dossier, il ya eu plusieurs interventions (le président de la République, dans son message à la Nation, le 22 septembre 2009, l’ancien président de la cour constitutionnelle Salif Kanouté, le directeur de l’intérieur, Boubacar Sow, la DGE, les sonnettes d’alarme du PARENA et de la société civile) qui avaient mis en cause les graves insuffisances du RACE et recommandé le fichier issu du RAVEC. Le 24 mai puis le 2 juin 2011, une réunion et un atelier ont été consacrés au fichier issu du RAVEC. Selon les partis signataires du mémorandum, ‘’on insinue que le RAVEC n’est pas prêt, sans jamais dire pourquoi. ‘’ Aujourd’hui, a affirmé Younouss Hamèye Dicko, le Mali navigue sans boussole en matière de fichier électoral. C’est à ce titre qu’ils en appellent au président de la République, garant de la cohésion et de l’unité nationales, afin qu’en toute sagesse et clairvoyance, il prenne toutes les mesures pour doter le pays d’un fichier biométrique consensuel et fiable.
Les journalistes ont posé des questions relatives à l’objectif de la conférence de presse, aux actions envisagées par les signataires du mémorandum au cas où le président de la république ne réagissait pas, à la confiance des partis à leurs experts. Les journalistes ont aussi demandé si le mémorandum ne venait pas en retard et de leur expliquer la nature du fichier réclamé. Younouss Hamèye Dicko a soutenu qu’après avoir fait l’historique du processus du RACE et du RAVEC, notamment pour situer la responsabilité du gouvernement, ils ont tenu à informer la presse sur leur choix d’un fichier consensuel et fiable qui n’est ni le RACE ni le RAVEC. Il n’est pas question de boycott des élections, a-t-il ajouté. Les experts, a-t-il affirmé, n’ont pas trahi. Ils ont, de bonne foi, fait des constats et c’est aux partis de faire le travail politique. Il a souligné que le mémorandum ne venait pas en retard, ils l’ont remis au président ATT, le 24 juin et ils attendent d’être reçus en audience.
Le président du PARENA, Tiébilé Dramé, a fait savoir que les partis politiques sont déterminés à continuer le combat pour l’organisation d’élections régulières et transparentes. Quant au président de MPLUS/RAMATA, Abdoulaye Amadou Sy, il a fait remarquer que leur objectif était ‘’de préserver notre pays de la bourrasque et d’accompagner le gouvernement à l’organisation d’élections propres et fiables. ‘’ Concernant les délais, Younouss Hamèye Dicko a soutenu : ‘’ c’est au gouvernement de calculer les délais et de faire des propositions pour les respecter. Nous exigeons un fichier consensuel et fiable dans les délais. ‘’ Les partis signataires du mémorandum ont tenu à préciser qu’ils apportaient leur contribution pour la stabilité et la paix sociale et qu’ils n’avaient d’autre motivation que cela.
Les partis signataires
ANC, BMDT, CNID-FYT, CODEM, COPP, FDM, MADI, MCRM, MDD, MPJS, MPLUS/RAMATA, MPR, PARENA, PARI, PASD, PDM, PE du Mali, PJD, PJDD, PPP, PRDT, PSDM, RCA, RDP, RDS, RpDM, SADI, UDM, UM-RDA fj, UNPR, URD, YELEMA
Baba Dembélé
Le Républicain 11/07/2011