Deux blocs d’autre part, dont les objectifs ne sont pas forcement une alliance électorale. Mus par des concours de circonstance ces groupements pourraient ne pas exister au-delà des objectifs techniques à atteindre. C’est le cas notamment de la coalition des 40 partis politiques qui revendiquent un fichier électoral crédible et consensuel et celle de la dizaine de formations qui se réclamant de l’opposition revendique plus de représentativité à la CENI, organe de contrôle des élections de 2012.
Les partis, pour chaque bloc, se sont retrouvés autour d’objectifs précis, pour l’atteinte desquels ils se mobilisent, ces mêmes objectifs, comme on voit, diffèrent quand bien même l’Urd fait partie du groupe des 40 partis politiques. Autres différences, des partis comme l’Adema, l’Urd et le Rpm ne semblent pas se laisser divertir outre mesure, sachant bien que les causes pour lesquelles le groupe des 40 et celui de l’opposition se battent, sont aussi pertinentes que légitimes. Ils ne sont donc pas inquiets du fait qu’il ne s’agit pas d’un regroupement qui pourrait leur faire concurrence quand il s’agira d’aller à la conquête des voix des électeurs. L’Adema-Pasj qui a investi son candidat n’a la tête qu’à la prise du pouvoir et s’investit pour ce faire. Il a pris les devants pour bien marquer cette volonté farouche de ne pas se laisser distancer ni même être pris à défaut dans l’occupation du terrain. Le Rpm et l’Urd ne tarderont pas, en investissant respectivement Ibk et Soumi, à lui emboiter le pas. Mais l’on sait qu’ils n’auront pas besoin d’attendre cette échéance pour poser leurs jalons et serrer leur maillage.
Toutefois si la présidentielle de 2012 fait courir tout le monde, tous savent qu’il n’y aura pas d’élections propres sans un bon fichier afin de minimiser les risques de contestations postélectorales et les violences qui y sont liées. C’est à cela que les partis, et c’est un dénominateur commun, s’attellent.
Lorsqu’il y aura un bon fichier sur la base des propositions que les 40 ont faites en même temps qu’une opposition suffisamment représentée au sein de la Ceni, les objectifs auront été atteints. Alors s’ouvriront d’autres perspectives.
Ces perspectives exhumeront les tentatives décalées ou ajournées, celles, hier, pas assez mûres pour prendre forme sous des dehors de fusion d’absorption, ou tout simplement d’alliances électorales. Referont surface les identités de vues sur les grandes questions de la Nation. Seront rappelés la communauté de destin à l’aune d’une histoire, parfois douloureuse, partagée, les cheminements et les volontés maintes fois répétées de faire front ensemble.
Les recompositions politiques en cours de gestation et dont l’onde de choc a déjà atteint un PER désormais fondu dans le RPM avant que le Miria ne fasse de même, selon certaines sources.
L’Um-Rda et le Bdia avaient déjà pris les devants pour se constituer en une entité, espérée, plus forte et l’on ne serait pas surpris par une alliance Parena Adema. Plusieurs voix se sont élevées à la faveur de conférences de presse et de congrès pour appeler à la recomposition-reconstruction de la grande famille Adema qui renaitrait de ses cendres et regrouperait tous ceux qui sont sortis de ses entrailles, entre autres, l’Urd et le Rpm. La chose est-elle impossible ?
Les partis politiques sont sûrs d’une chose, chacun pris individuellement ne pourrait gagner la bataille électorale de 2012 et le leitmotiv qui va est celui de vaincre ensemble ou mourir. C’est pourquoi, le moment venu, même les plus grands ne rechigneront pas à écouter ceux qui ne peuvent aligner qu’un seul bataillon. Il s’agira de ratisser large, d’essaimer, pour ramener au lendemain des élections, des filets conséquents.
Car aucun parti n’est disposé à tomber dans l’opposition, l’expérience du consensus l’a prouvé et au contraire de ce que l’on pense la base va réguler le sommet en lui intimant la marche à suivre et cette marche c’est la gestion concertée du pouvoir.
L’autre défi c’est de faire qu’un indépendant, c’est-à-dire un informel politique, n’en remplace un autre. Ce qui consacrerait la mort des partis. Parce que venant conforter l’idée selon laquelle on peut se passer des partis et par ricochet de toute structure organisée. Les recompositions politiques connaitront une envolée significative dès que les trois ou quatre grands partis de l’échiquier auront investi leur champion. Elles obligeront le Pdes et son chef à s’aligner plus clairement. Elles obligeront tous les accompagnateurs à faire de même. Pour que le visage nouveau de la prochaine mandature ne se dessine sans eux.
Sidi El Moctar Kounta
B. Daou
Le Républicain 12/08/2011