Préparé de longue date, le scénario de l’élection présidentielle en République du Congo s’est parfaitement déroulé selon les prévisions, l’organisation et les calculs de Denis Sassou Nguesso, au pouvoir depuis 32 ans et qui compte deux guerres civiles à son actif :
– 1. D’abord, des violences meurtrières qui ont conduit à la mort de plus de 46 personnes et des dizaines de blessés au sein de la population qui protestait, par anticipation, contre l’annonce d’un référendum sur la modification de la Constitution ouvrant la voie à un nombre illimité de mandats et à l’abolition de la limite d’âge.
– 2. Puis la modification de la Constitution en convoquant les citoyens à un simulacre de référendum aux résultats écrasants, non reconnus par la France ni par la communauté internationale.
– 3. Finalement, l’anticipation de la date des élections pour prendre l’opposition à contre-pied.
Restait à achever la mise en scène par une annonce à la veille de l’élection de la coupure des communications téléphoniques et d’Internet dès le 20 mars pour « faire face à d’éventuels problèmes liés à l’ordre public », de l’interdiction de tout déplacement pour pouvoir « traiter » le scrutin à huis clos. Et précaution supplémentaire : dans certains bureaux de vote, des grenades lacrymogènes ont chassé des personnes trop curieuses, des jeunes en particulier, qui voulaient observer le dépouillement du scrutin.
Les résultats définitifs annoncés par la Commission Electorale Nationale Indépendante le 23 mars 2016 ne pouvaient faire de doute : Denis Sassou Nguesso donné gagnant dès le 1er tour avec 60,39 % des voix à la suite de fraudes massives.
En conséquence, nous demandons expressément :
A la Communauté internationale – Union Européenne, Union Africaine, Organisation Internationale de la Francophonie…
– de tirer les conséquences de cette mascarade électorale par :
– Le rejet des résultats de cette élection et la légitimité de Denis Sassou Nguesso ; – L’adoption de sanctions à l’égard des auteurs de ce coup de force (limitation des déplacements et gel des avoirs).
A la France en particulier, premier partenaire économique du Congo qui avait, par la voix de son Président, soutenu la légitimité du référendum constitutionnel :
– Une condamnation publique du Président François Hollande sur les conditions de cette réélection ;
– La révision de l’ensemble de ses dispositifs de coopération au titre de l’aide au développement.
30 mars 2016 par Tournons la page communiqués partis amis et associations – Election
Source: afriquesenlutte.org