Après l’accord signé le 20 mai dernier entre la junte et le médiateur de la Cédéao qui a maintenu Dioncounda Traoré à la présidence de la transition, la vacance de son poste de président de l’Assemblée nationale a été constatée le lundi 28 mai dernier par la conférence des présidents des groupes parlementaires.
Le bureau de l’Assemblée n’a donc pas attendu pour déclencher la procédure d’élection en application de l’article 17 du règlement intérieur de l’institution qui stipule qu’ »en cas de vacance ou d’empêchement définitif du président, dûment constaté par le bureau de l’Assemblée nationale, il est procédé à la plus prochaine séance à l’élection d’un nouveau président dans les conditions prévues à l’article 10 du présent règlement. La séance est présidée, dans l’ordre de préséance, par les vice-présidents et les secrétaires parlementaires non candidats à la présidence de l’Assemblée nationale ».
Trois candidats, un fauteuil
Au secrétariat général de l’Assemblée, on précise qu’aucune candidature n’a été officiellement reçue. Et l’élection à proprement parler, prévue ce jeudi 7 juin, devrait en principe être reportée. Car le courrier adressé à la Cour constitutionnelle pour confirmer la vacance du poste, n’a pas encore été répondu.
D’ores et déjà, de sources parlementaires, trois candidats sont déjà annoncés. Il s’agit notamment de Me Kassoum Tapo de l’Adéma, Younoussi Touré de l’URD et Oumar Diawara du Cnid. Avec seulement 7 députés pour son parti, le dernier a très peu de chances d’accéder au perchoir.
En clair, le poste devrait se jouer entre l’URD et l’Adéma dont la coalition en 2007 a permis à Dioncounda Traoré de remporter haut les mains face à Me Mountaga Tall (Cnid) avec 111 voix sur les 147 que compte l’Assemblée lors de l’élection du président de l’institution.
Alliance difficile à reconduire
Alliées d’hier, les deux formations politiques vont devoir s’affronter dans un duel qui s’annonce très serré. Car malgré les multiples négociations pour un consensus autour du candidat URD, l’Adéma a décidé de maintenir la candidature de son député, Me Kassoum Tapo. A l’URD, on regrette l’échec des négociations, et les militants croient aux chances de Younoussi Touré.
Mathématiquement, l’Adéma (avec ses 56 députés, dont 5 des régions Nord sont dans la nature depuis la rébellion de janvier dernier), part favorite, si la négociation avec d’autres partis aboutissait. Mais, selon de nombreux analystes politiques, la difficulté c’est la mobilisation des députés et des cadres Adéma autour du candidat Tapo. Si la réunion des élus, le 28 mai dernier, a fait l’unanimité autour de lui, à l’Adéma les consignes de vote ne sont toujours respectées par les élus.
Toutes choses qui peuvent jouer en faveur de l’URD. Avec ses 29 députés, le parti multiplie les négociations avec d’autres formations politiques, comme le MPR, la Codem ou encore le RPM. Selon des sources proches du parti, ces négociations seraient en bonne voie.
« Dans la situation actuelle, Younoussi Touré est le meilleur choix pour présider l’Assemblée nationale, nous explique Adama Coulibaly, 2e vice-président de la jeunesse URD. Sa sagesse et son sens du compromis, ajoute-t-il, sont, entre autres atouts, qui lui permettent de maintenir un climat apaisé à l’Assemblée nationale en cette période de crise et de tension entre les hommes politiques ».
Issa Fakaba Sissoko
L’ Indicateur Du renouveau 05/06/2012