A quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote, la Commission électorale a estimé qu’il n’était pas possible d’organiser le scrutin dans les conditions actuelles.
Près de 84 millions d’électeurs étaient attendus dans les quelque cent vingt mille bureaux de vote qui devaient ouvrir dès 8 heures. Ils devaient élire un nouveau chef d’Etat ainsi que les trois cent soixante députés de la Chambre des représentants et les cent neuf membres du Sénat.
Un nombre record de soixante-treize candidats sont en lice pour devenir chef de l’Etat dans la première économie d’Afrique et premier exportateur de pétrole du continent. Tous les regards sont tournés vers le président Buhari, de l’APC, et son principal rival Atiku Abubakar, du PDP. Le scrutin entre ces deux hommes du Nord, musulmans haoussa, s’annonce très serré.
Chaos logistique
L’organisation d’une telle élection pose un défi sécuritaire et logistique colossal. Le pays peut craindre des achats de voix, des bourrages d’urnes ainsi que de nouvelles violences, puisque des affrontements entre partisans et une bousculade lors d’une réunion publique ont déjà endeuillé la campagne.
Dans de nombreuses régions où l’électricité est disponible par intermittence et les routes sont très mauvaises, des milliers d’agents de l’INEC étaient à pied d’œuvre toute la soirée avec les agences de sécurité pour acheminer le matériel électoral sensible, comme les bulletins des candidats, jusqu’aux lieux de vote.
Lors des dernières élections, en 2015, le scrutin avait été repoussé de six semaines, le chef de l’Etat de l’époque, Goodluck Jonathan, avançant des problèmes de sécurité dans le nord-est du pays, où sévit le groupe djihadiste Boko Haram.
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 03h09, mis à jour à 12h30