Un soldat tué et deux autres blessés au Sinaï. Un soldat égyptien a été tué dans des attaques simultanées de militants islamistes pro-Morsi qui ont tiré vendredi matin à la roquette et à la mitrailleuse sur des postes de police et militaire au Sinaï. Deux soldats ont été blessés dans l’attaque d’un point de contrôle de l’armée à al-Gura, dans le nord de la péninsule. Un poste de police et un bâtiment des renseignements militaires dans la ville frontalière de Rafah ont par ailleurs été attaqués à la roquette, selon des sources de sécurité. Les islamistes radicaux se servent de la région nord de la péninsule, peu peuplée, comme d’un tremplin pour attaquer les forces de sécurité et Israël.
Inquiétudes en Israël. Le gouvernement est resté largement silencieux, jeudi, sur la crise dans le premier pays arabe avec qui il a signé la paix en 1979. «C’est un problème intérieur égyptien», a seulement déclaré le ministre des Transports Israël Katz. Mais, selon un responsable anonyme, «la situation actuelle envoie des ondes de choc dans tout le monde arabe, d’où une certaine inquiétude en Israël». Côté palestinien, le président Mahmoud Abbas a félicité le nouveau président égyptien «dans cette phase transitoire» et a «rendu hommage au rôle joué par les forces armées pour (…) empêcher (l’Egypte) de basculer vers un destin.
Morsi toujours détenu, coup de filet contre les Frères musulmans. Mohamed Morsi, premier président élu démocratiquement du pays, et sa garde rapprochée sont détenus par l’armée. Un haut responsable de l’armée a confirmé la détention «de façon préventive» de Mohamed Morsi, laissant entendre qu’il pourrait être poursuivi, alors que la justice le convoque lundi à un interrogatoire pour «insulte à l’institution judiciaire». Le vaste coup de filet contre les plus haut responsables des Frères musulmans a permis l’arrestation du Guide suprême de la confrérie Mohamed Badie pour «incitation au meurtre de manifestants». Son numéro 2 Khairat al-Chater est sous le coup d’un mandat d’arrêt alors que le chef du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), vitrine politique du mouvement islamiste, Saad eL-Katatni a également été interpellé.
L’Occident appelle à relancer le processus démocratique. La communauté internationale, dans l’embarras, a appelé jeudi à un retour rapide au processus démocratique en Egypte après le renversement du président Mohamed Morsi par l’armée. Une des plus vives réactions est venue de l’Allemagne, dont le ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a évoqué «un échec majeur pour la démocratie en Egypte». De Tunisie, où il fait une visite officielle, le président français François Hollande appelle à relancer le processus démocratique. «Nous devons tout faire pour que le processus puisse reprendre sur la base du pluralisme et du rassemblement», a-t-il déclaré. De son côté, Barack Obama s’est dit «profondément inquiet» de la situation: «J’appelle maintenant le pouvoir militaire égyptien à rendre toute l’autorité rapidement et de manière responsable à un gouvernement civil démocratiquement élu selon un processus ouvert et transparent».
AFP