Qui est en réalité Eglhese? Eglhese Ag Oufene est un excellent menuisier de l’Adrar des Ifoghas qui, par la force des choses, s’est mué en administrateur « compétent ». C’est ainsi qu’il a servi au Programme Alimentaire Mondial (PAM) et au Programme Intégré de Développement Rural de la Région de Kidal (PIDRK).
Dans la dernière structure citée, on se rappelle qu’Eglhese a pris la clé des champs avec une dizaine de millions de FCFA et un véhicule 4X4. Avant de se rallier aux bandits armés qui ont attaqué, dans la même mouvance, la localité d’Adiel Hoc, début 2007.
Il entrait ainsi dans le maquis et rejoignait le camp d’Ibrahim Ag Bahanga. Conséquence: les attaques se sont multipliées dans la zone et les populations terrorisées, pillées et contraintes à un déplacement forcé.
L’armée avait pourchassé la bande et Eglhese s’était retrouvé dans le Pays des hommes intègres. Chez notre voisin burkinabè, il a trouvé des complicités pour organiser des camps de réfugiés. C’est ainsi qu’un millier de Maliens s’est retrouvé logé au Stade du 4 Août de Ouagadougou.
Une vive tension est subitement née, en juin 2008, entre les deux pays. Le Mali, par la voix du ministre Général Kafougouna Koné, en charge de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, a vigoureusement contesté le statut de « réfugiés » accordé à ces Maliens « persécutés » dans leur pays. Après moult vérifications, sous la supervision de la structure onusienne chargée des réfugiés, le constat fut sans appel: c’était une mise en scène savamment orchestrée contre notre pays par les Bahanga, Eglhese et leurs complices burkinabè, français et suisses.
ATT, lui-même, avait déclaré: « Dans tous les cas, ce sont des Maliens. S’ils sont en difficulté, nous avons le devoir de les aider. Nous irons les chercher. Nous travaillerons pour qu’ils retournent chez eux. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas eu d’exactions contre les populations pour que certains de nos compatriotes se réfugient au Burkina Faso. L’armée fait un travail propre. La preuve, c’est que la plupart des bandits armés ont leurs familles à Kidal. Elles ne sont pas inquiétées et mènent une vie paisible. Alors pourquoi d’autres le seraient-elles? ».
En définitive, le camp a été vite démantelé. Certains sont rentrés au bercail et d’autres se sont éparpillés dans les différentes villes du Burkina Faso.
Dans le souci d’apaiser les cœurs et les esprits, le Président libyen, Kadhafi, a offert sa médiation aux deux parties. Profitant de cette opportunité, Eglhese Ag Oufene est parvenu à se faire accepter comme membre de la délégation des bandits armés. Il devient alors fréquentable et intègre le cercle restreint d’ATT. Celui-ci, dans sa grande naïveté, a cru bon de nommer ce vagabond comme chargé de mission à Koulouba. C’était en novembre 2009.
Suite à cette promotion injuste, dans notre parution du 3 décembre de la même année, nous titrions « Koulouba: Un bandit-voleur nommé Chargé de Mission ». Dans cet article, nous disions ceci: « Depuis plusieurs jours, la nouvelle s’est répandue à Bamako comme une traînée de poudre: Iglhese Ag Oufene, celui-là même qui avait pillé les caisses du PIDRK (Programme de Développement Intégré de la Région de Kidal), en emportant avec lui une dizaine de millions de FCFA et un véhicule 4×4, avant de s’attaquer à la paisible localité d’Agelhoc, en enlevant des otages, a été promu Chargé de Mission à la Présidence de la République. Ce qu’il faut savoir, c’est que depuis son forfait et son ralliement au groupe de Bahanga, Iglhese Ag Oufene n’a cessé de multiplier les grandes manœuvres pour se faire accepter à la fois par les siens et par les négociateurs algériens et libyens.
Résultat: depuis plusieurs mois déjà, il a posé ses valises à Bamako, avec toute sa famille. Espérant que ses appels du pied soient entendus par les plus hautes autorités du Mali. Eh bien! Sa tactique a vraisemblablement marché, dans la mesure où il a réussi à se faire nommer à la Présidence de la République, en qualité de Chargé de mission. Reste à savoir maintenant, quelles missions ATT va-t-il lui confier? Piller les caisses de la Présidence? Ou encore donner des informations aux narcotrafiquants et aux preneurs d’otages? ».
Aujourd’hui, les faits nous donnent encore raison. L’unique mission qu’ATT lui a confiée, en l’intégrant dans la délégation malienne pour négocier, à Tripoli, les frais de démobilisation des combattants de « Gandaïso » (une milice d’autodéfense), dans le cercle d’Ansongo, a été un flop magistral. Non seulement la fameuse Flamme de la paix n’en a pas été une, mais, aussi et surtout, les 800 000 FCFA prévus pour chaque milicien ont été divisés par trois.
Le malaise des jeunes est toujours perceptible dans la zone. Résultat: un froid glacial s’est instauré entre lui et ATT. Depuis, celui-ci refuse de le rencontrer. Eglhese a pris peur puis a vite paniqué. C’est ainsi qu’il a vendu son véhicule, sa maison, sa menuiserie, avant d’envoyer la famille dans un pays voisin.
Discrètement, il a pris ses cliques et ses claques pour atterrir à Paris, début 2011, avec un passeport de service de Koulouba, sans ordre de mission, s’il vous plaît! Il a été interpellé par la police française. Il a fallu l’intervention de l’ambassade du Mali pour son élargissement.
Depuis, il ne donne pas signe de vie dans son service employeur. Et, finalement, l’on apprend qu’il est en quête d’exil politique. Sa première demande a été rejetée. Maintenant, il commence à alerter la presse française, en diffamant à la fois notre pays et ses dirigeants.
Manifestement, il est sur un terrain glissant et Paris, qui connaît mieux que lui le système démocratique malien, n’avalera jamais ses mensonges pour lui accorder ce sésame.
Il finira par être renvoyé, à coup sûr, à Bamako.
Alors, dans cette optique, on veut bien savoir l’attitude que va adopter Koulouba?
A suivre.
Chahana Takiou et Paul Mben
Le 22 Septembre 18/08/2011