Selon le rapporteur de la commission de l’éducation, de la culture, des technologies de l’information et de la communication, l’honorable Issa Zerbo, ce projet de loi vient à point nommé pour entériner et consolider la volonté du gouvernement de créer une école de qualité dont la mission essentielle consistera en la formation et au perfectionnement des journalistes dans le domaine des sciences et techniques de l’information et de la communication. C’est pourquoi nous sommes tous interpellés par le récurent problème de violation de l’éthique et de la déontologie (informations sans sources ou mal recoupées; commentaires ne reposant pas sur des faits avérés, contrevérités, diffamations; atteintes à la vie privée, à l’honneur et à la dignité d’une personne.etc…).
L’école peut contribuer à une prise de conscience de l’apprenant, des inconvénients et de dangers de la violation de ces principes, car ne dit-on pas « qu’un journaliste mal formé est plus dangereux qu’un médecin mal formé », a-t-il dit. A l’en croire, ce projet de loi portant création de l’école supérieure de journalisme et des sciences de la communication (ESJSC) est conforme à la loi N°96-015 relative à la création des établissements publics à caractère scientifique et technologique. Il comprend VI chapitres pour 34 articles, a précisé le rapporteur. Il ressort de l’écoute des personnes ressources que 90% des promoteurs de radios ou de journaux ne soient pas des professionnels du métier.
Pour lui, la responsabilité du journaliste doit lui faire l’obligation de respecter scrupuleusement l’exactitude, l’intégrité et l’équité. En outre, il a fait savoir que les professionnels des médias seront mis à contribution pour assurer les cours, encadrer les travaux dirigés et partager leurs expériences à travers le système LMD (licence-master-doctorat) pour bien former les étudiants. La commission recommande au gouvernement de donner plus de liberté au directeur de l’établissement pour la pérennisation des activités pédagogiques et administratives, d’instituer, dès l’entrée, des conditions de performance pour cultiver l’excellence, de construire un local équipé et digne de ce nom pour abriter l’école, enfin de définir de meilleur cadres de travail pour l’administration, le corps professoral et les étudiants. Pour sa part, le ministre Mounataga Tall a rassuré que l’école sera mis en place dans un plus bref délai.
« Nous attendons seulement l’adoption de ce projet pour nommer un directeur et lancer le concours », a-t-il dit. Et de poursuivre que ceux qui seront admis à cette école par voie de concours seront boursiers. Après les débats, quelques fois houleux, entre la majorité et l’opposition, la loi a finalement été adoptée par 129 voix pour, zéro contre et zéro abstention.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain-Mali 2015-02-09 01:03:03