« L’exercice 2011 aura été très difficile pour la société. Malheureusement, cette situation persiste en 2012. Il convient de noter également que l’exercice 2011 a été marqué par la mise en œuvre de la réforme institutionnelle aboutissant à la séparation des secteurs eau et électricité, du plan de redressement financier et technique », a-t-il indiqué.
D’un prix d’achat hors taxés, hors douane de 238 FCFA/litre en janvier 2009, le litre de gasoil a été acheté à 471 FCFA en 2011, pour atteindre 520 FCFA en 2012, soit une croissance de +118 % en 3 ans. Durant la même période, le baril est passé de 43 dollars US en 2009 pour atteindre respectivement 110 en 2011 et 125 en 2012, soit +190 % d’augmentation.
Au plan national, aux conséquences de la flambée des prix des hydrocarbures et de la crise économique mondiale est venue la crise interne qui a entrainé l’occupation du Septentrion, les sept centres qui y sont situés ne fonctionnent plus sous notre responsabilité, a expliqué le PCA. Au niveau du personnel, 57 agents sur un total de 88 ont quitté les zones occupées pour raison d’insécurité et ont été redéployés dans le reste du pays. Les quelques agents qui sont restés opèrent dans des conditions de travail plus que pénibles. Au niveau des actifs, la société avait consenti d’importants investissements dans le domaine de la production et de la distribution qu’elle risque de perdre à terme.
« En matière de recouvrement, la situation sociopolitique a entrainé une certaine baisse des encaissements. C’est le constat qui se dégage de nos campagnes de recouvrements » a expliqué Ousmane Issoufi Maïga. D’une manière générale, la baisse du niveau de l’activité économique a entrainé chez certains importants clients de l’EDM, des difficultés à régler leurs factures, notamment les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des PME.
Au niveau de la gestion technique et des projets, on observe une suspension ou un ralentissement dans l’exécution de certains grands projets, notamment en ce qui concerne le chantier d’interconnexion électrique entre le Mali et Côte d’Ivoire, les travaux relatifs à la centrale thermique nouvellement construite sur financement de la Banque Islamique de développement sans oublier les travaux d’amélioration et d’extension du réseau de distribution d’électricité sur financement Banque mondiale et d’autres projets. « Tous ces facteurs bloquent le développement et l’accroissement des services de la Société. Cette situation est venue s’ajouter à une situation structurelle déjà difficile: l’insuffisance du productible hydroélectrique, la forte croissance de la demande (environ 10 % par an sans tenir compte des demandes de raccordement des miniers) ont fait que la part de l’électricité produite par les centrales thermiques s’est graduellement accrue depuis la mise en service, au début des années 2000, du barrage de Manantali dont nous partageons l’énergie avec le Sénégal et la Mauritanie. Elle est passée de 10 % en 2002 à presque 50 % en 2012 ».
Par ailleurs, il est à noter que sur la même période, il a été opéré, au niveau du prix de vente de l’électricité, deux baisses de 10 % et 8 %, respectivement en 2003 et en 2004 et une hausse de 4 % en 2009 alors que les coûts de l’ensemble des facteurs de production ont considérablement augmenté. « Par conséquent, la société produit à perte et il devient impérieux et urgent de revoir le niveau des tarifs », a déclaré le Président du Conseil d’Administration (PCA), Ousmane Issoufi Maïga. Il a signalé par ailleurs que ces difficultés ont pu être atténuées grâce à l’engagement professionnel des travailleurs, mais aussi, et surtout grâce à l’appui de l’État à travers des subventions à la société.
Daou
Le Républicain Mali 19/09/2012