Au triste signal, ajoutons également que c’est la première fois que l’Onuci, délibérément prise pour cible dans une embuscade attribuée au camp Gbagbo, compte ses premiers blessés. Que s’est-il donc passé depuis les vocalises aussi bravaches que trompeuses de Abuja, Paris, Washington, New-York et Nairobi ? Simplement ceci : l’Onuci a montré ses limites, Gbagbo le sait, Alassane Ouattara pris du temps pour l’accepter. Ces limites n’ont rien à voir avec le procès injuste de mollesse faite à Choi.
Elles résultent tout simplement des contradictions d’un monde dirigé par un Conseil de sécurité qui n’est pas gouverné par les valeurs mais par les intérêts. Autre raison de l’enlisement : la communauté internationale, généralement la cagoule pour deux ou trois puissances, a trop facilement compté sur la sous-traitance d’une Cedeao qui n’est que la somme fragile de ses pays presque tous individuellement vulnérables en Côte d’Ivoire.
Dernière raison : nombreux sont ceux qui estiment que le vote du peuple ivoirien a été confisqué, qu’Alassane Ouattara est le président légitime de la Côte d’Ivoire, que pour la survie du principe de l’élection Gbagbo doit partir mais très peu se déclarent pour l’usage de la force pour y arriver. Alors, le vainqueur certifié de l’élection qui avait multiplié les erreurs tactiques a pu opter pour la manière forte. Donc une infiltration à Abidjan des éléments des Forces nouvelles pour faire contrepoids à l’armée fidèle à Gbagbo. C’est l’équilibre de la terreur. Le pays d’Houphouët est en train de creuser sa tombe. Malheureusement pas que sa tombe à elle.
Adam Thiam
13/01/2011