Ce qui veut dire que la Cma va vers le pas à poser dans la bonne direction. La direction de la paix et de la réconciliation. Car cela fait trois ans que le pays est en guerre et que ce sont ses fils qui meurent, de quelque côté qu’ils tombent. Cela fait trois ans que deux cent mille de nos compatriotes vivent dans les camps en Mauritanie, au Burkina Faso, au Niger et en Algérie.
Cela fait trois ans que la jeunesse de Kidal ne va pas à l’école. Cela fait trois ans enfin que nos communautés se regardent en chiens de faïence. Parapher alors pour mettre fin à une bizarre asymétrie d’accord mais ne fermons pas les yeux sur les défis d’un accord issu non pas d’un accouchement naturel mais d’une rude césarienne . La preuve ?
Contre un préambule conciliant et ses 67 articles, ce sont, semble t-il, 42 pages de réserves formulées : 12 pages venant du gouvernement et 30 de la Cma. En plus, si Kidal a eu son exercice de démocratie directe, Bamako a encore à faire pour l’appropriation nationale du produit. Le temps le fuit. Or il en a besoin. Le savoir-faire s’invite. Or l’acquis ici ce sont les restitutions en bazin brodé. La gouvernance de l’humilité plutôt que l’humiliation des gouvernés est ce dont il s’agit aussi. Car nous n’aurons rien fait si les vannes ne sont pas fermés pour de nouvelles rébellions.
Adam Thiam
Source: Le Républicain-Mali 2015-03-16 21:17:29
