Aujourd’hui, le front social, n’a rien à envier à l’harmattan, vent très sec et chargé de poussière, qui souffle le jour au Mali. Cela fait 26 jours que les Maliens n’ont pas accès aux soins de santé suite à la grève illimitée des blouses blanches. Les enseignants de l’Enseignement Supérieur, fatigués de la sourde oreille du gouvernement malien, entameront aujourd’hui, le 4 avril, une grève illimitée jusqu’à la satisfaction totale de leurs
revendications. Après plusieurs grèves, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 (SYLDEF, SYNEB, SYNESEC, SYNEFCT, FENAREC, SYPESCO) prévoient de battre le pavé demain mercredi 5 avril pour demander au gouvernement de respecter ses engagements. Ces différentes grèves révèlent au grand jour l’incurie d’un
gouvernement en mal d’inspiration. Une incurie qui dérange peu la société civile et le peuple malien. La preuve : le mouvement « Trop c’est trop » qui se bat depuis plus d’une semaine pour exiger la fin du calvaire des Maliens, peine à mobiliser du monde. Très peu de Maliens se sentent, en effet, concernés par la chose publique malgré que le pays marche sur sa tête. Pour l’écrasante majorité d’entre nous, seul l’intérêt immédiat et personnel compte. L’heure est pourtant très grave. La Chienlit règne. Va-t-on attendre patiemment qu’une solution miracle tombe du ciel pour régler cette incurie gouvernementale qui fait feu de tout bois?
Madiassa Kaba Diakité