Or le projet était et reste, sans doute, d’emprunter au printemps arabe sa déferlante contagieuse. C’est d’ailleurs pourquoi la marche a eu plusieurs mobiles allant de la cherté de la vie au rejet de la révision constitutionnelle. Etait-ce la multiplicité des griefs qui discrédita l’événement ? Un simple problème d’organisation ? Une question de crédibilité des organisateurs ? Les raisons du couac sont d’autant plus importantes qu’elles nous permettront de comprendre pourquoi en 1997, le Coppo qui appelait à manifester contre la vie chère n’a pas pu réunir plus de deux cent marcheurs et pourquoi, en 1991, les Bamakois sont sortis par milliers à l’appel des associations démocratiques.
Il reste cependant que le coup d’essai est parti. Il reste aussi que la marche a pu rallier des manifestants sur le parcours. Vendredi, à cet égard, importait tant par l’ampleur de la mobilisation qu’il pouvait se donner que par le signal qu’il a déjà donné. Les Maliens ne sont pas les Syriens et ne seront pas dans la rue tous les vendredis. Et Att n’est pas Assad : il ne tirera pas sur les foules, s’il y en a. Mais à mesure qu’approchera le 8 juin 2012, les enchères et les surenchères se succèderont. Elles vérifieront la solidité de l’Etat. Et laisseront entrevoir les réalités avec lesquelles le futur pouvoir devrait compter.
Adam Thiam
Le républicain 22/08/2011