Voici des analyses qui encouragent les bandits armés de Kidal dans leur aventure sans issue. Notre confrère oublie que ceux-ci ont gagné une bataille, non la guerre. Mieux, pour parler de fédéralisme, un principe de base universel voudrait qu’on consulte les populations des trois régions du Mali, estimées à plus de trois millions d’êtres humains. Or, il se trouve que même la bataille de l’hypothétique indépendance de l’Azawad a été engagée contre la volonté des résidents et, surtout, en leur défaveur.
Aujourd’hui encore, ils en sont les grandes victimes, avec les conséquences de l’annexion de Tombouctou, Gao et Kidal, lesquelles ont pour noms manque de nourriture, de soins, de sécurité (deux talibés ont succombé dans la Cité des 333 saints la nuit dernière, suite à des blessures consécutives à l’explosion d’un engin et un autre est amputé d’une jambe et d’une main) et absence de l’Etat et des services financiers.
Ceux qui ont envahi ces régions n’ont aucune compétence pour gérer un Etat. Ils n’ont ni le niveau ni la légitimité, encore moins la baraka, pour y rester et prétendre gouverner avec la majorité des populations, composées principalement de Sonrhaïs, de Peulhs, d’Arabes et même de quelques Bambaras. Il est inadmissible que, dans une «guerre de sécession», une minorité impose sa volonté à la majorité. La lutte du MNLA aurait eu de sens si elle avait enregistré l’accord de ses frères du Nord majoritaires. Tel n’est pas le cas. Donc, il est impossible de créer au nord ce que certains appellent un Etat touareg ou berbère. Les hommes bleus sont, en effet, très minoritaires dans cette partie du Mali. Il est plus facile d’y créer un Etat songhoï que berbère.
L’Occident, qui susurre un tel message, devrait plutôt davantage apprendre à connaitre l’histoire du Mali. Les Touaregs ont activement participé, aux côtés de leurs frères de l’US-RDA et du PSP, aux différentes luttes d’émancipation de notre peuple, jusqu’à l’accession du pays à l’indépendance, en 1960. Depuis, ils sont avec leurs frères du Mali et, malgré les vicissitudes de l’heure, ils resteront ensemble.
C’est pourquoi nous disons non au fédéralisme proposé par Béchir Ben Yahmed! Il n’y aura qu’un Etat: le Mali, Un et Indivisible. L’unité nationale et l’intégrité territoriale du pays sont, certes, menacées, mais le Mali a suffisamment de ressort pour sauver la situation. Sans pour autant parler de fédéralisme ou d’ample autonomie. Cette dernière est d’ailleurs consacrée par la décentralisation, qui donne des pouvoirs immenses aux collectivités locales pour gérer, créer, initier et mettre en œuvre des projets de développement dans l’intérêt des populations.
Non au fédéralisme de Béchir Ben Yahmed, parce que ce qui unit les Touaregs aux autres communautés du Mali, du Nord et même du Sud, est plus fort que ce qui les divise. Il y a, le plus grand lien, celui de sang, que personne ne peut effacer.
Le Mali demeurera donc uni et indivisible, soit par la force soit par la négociation. Tout le reste trouvera des éléments de réponse autour d’une table de discussions. Le Mali vivra! Le Mali vaincra!
Chahana Takiou
Le 22 Septembre 12/04/2012