Les deux rencontres que le Président a eues avec l’opposition, dont d’ailleurs la première avait été convoquée par SMS, n’ont été qu’un « faire valoir », pour paraphraser l’opposant Soumaïla Cissé, quand le président a demandé à l’opposition de formuler des suggestions pour un document (Eléments pour un accord de paix et de réconciliation nationale) qui était déjà en discussion à Alger.
Ces deux rencontres entre le Premier ministre Modibo Kéita et les partis politiques de l’opposition en l’espace de trois semaines (9 et 30 janvier) dénotent d’une volonté de rupture dans le subjectivisme de certains qui pensent que les prises de position de l’opposition ne s’expliquent que par leur absence au gouvernement. Depuis l’avènement au pouvoir du Président Ibrahim Boubacar Kéita, il n’a eu qu’un mépris souverain pour les leaders de l’opposition, qu’il a vilipendés en plusieurs occasions lors de ses sorties devant les Maliens à l’extérieur. L’ancien Premier ministre Moussa Mara, au lieu de proposer un bémol à la tendance séparatiste du Président IBK, n’a fait qu’enfoncer le clou, et plus royaliste que le roi, il en a appris à ses dépens: limogé sans gloire, contrairement à son prédécesseur, Oumar Tatam Ly qui a démissionné la tête haute, en gardant les honneurs.
Les rencontres avec le Premier ministre Modibo Kéita, l’ont été à sa demande. Sans doute une marque de considération due aux leaders de l’opposition, et aussi certainement une volonté de rupture de la gestion familiale du pouvoir, pour faire la place à une gestion républicaine et démocratique. Car l’opposition voudra certainement d’une vision claire, une feuille de route claire, pour mettre un coup d’arrêt au pilotage à vue.
B. Daou
Source: Le Républicain-Mali 2015-02-02 03:36:11