Chapeau au gouvernement pour avoir observé le devoir de rendre compte à la nation. Chapeau enfin pour l’esprit de responsabilité des équipes engagées qui nous disent très clairement que le tableau dressé à un instant T est susceptible d’évoluer. En d’autres termes, plus de communes pourraient être concernées par le stress alimentaire qui, soulignons-le, frappe tout le Sahel. Et la crise est si sévère que des pays limitrophes du nôtre ont déjà déclaré l’état de sinistre et appelé à la solidarité de la communauté internationale. Le Mali n’est pas allé jusque-là, car, dans la sous-région, notre pays est crédité de bons systèmes de surveillance des campagnes agricoles ainsi que de gestion des crises alimentaires à travers l’aide gratuite, la subvention à l’importation céréalière et la mise à niveau du stock national de sécurité alimentaire.
Et puis, nous avons bien des zones plus clémentes et généralement excédentaires en mil-mais, les nourritures de base du plus grand nombre. Cependant, contrairement au Niger, au Burkina Faso et à la Mauritanie qui ont donné l’alerte, même un stress léger – comme celui-ci qui épargne, selon les chiffres, près de six cent communes constitue pour le Mali un défi de plus dans une année de tous les défis. Il va falloir surveiller le front social, en particulier les syndicats et les scolaires. Il va falloir s’assurer que ce pays reste un et indivisible. Il va falloir réunir les moyens financiers correspondants. Il va falloir une alternance à la gentleman où le président entrant ne crie pas à l’incompétence du prédécesseur et celui-ci à l’ingratitude du successeur. Relever tous ces paris le ventre vide est une gageure. Souhaitons donc que les statistiques données reflètent la réalité.
Adam Thiam
Le Républicain 24/11/2011