4 septembre 2013-4 septembre 2016. Cela fait trois ans qu’Ibrahim Boubacar Keïta a été investi président de la République du Mali. Le bilan à mi mandat d’IBK est triste et amer. L’accord pour la paix et la réconciliation au Mali stagne 16 mois après sa signature, l’insécurité a dépassé le seuil du tolérable sur l’ensemble du territoire, des conflits intercommunautaires éclatent un peu partout, le Commandant en Chef passe plus de temps en l’air que sur terre sans des réels retombées sur le pays (99 voyages soit 3 voyages par mois), la vie chère déstabilise les ménages, la délinquance est à chacun de nos coins de rue, l’ingérence de la famille dans les affaires du pays s’accroit, la liberté d’expression est réprimée et les réseaux sociaux sont censurés(affaire Ras Bath), les jeunes continuent à courir derrière les 200 000 emplois promis, la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance ne sont que des slogans creux…
Le Mali est dans le sens de la pente. Nous vivons ce que l’écrivain nigérian Wole Soyinka appelle : « une saison d’anomie ». Dans ces conditions, on ne peut que donner raison aux « détracteurs » du pouvoir en place tant le pays est très mal gouverné. D’ailleurs, les partis de la majorité présidentielle qui sont censés défendre le pouvoir sont devenus aphones. Rien de plus normal. La communication ayant pour socle des actes concrets, mieux vaut donc se taire si on n’a aucun acte concret sur lequel communiquer. Ne voulant plus être impliqué ou tenu responsables de la défaillance du régime, les plus téméraires du camp présidentiel, à l’image de l’ADP Maliba, ont tout simplement claqué la porte. On quitte le navire qui tangue, le risque du naufrage n’est jamais aussi perçu. La voie des concertations nationales est toute tracée. C’est inéluctable, car le prochain virage est très mal engagé pour le Président IBK qui doit, dans deux ans, mettre en jeu son fauteuil.
Madiassa Kaba Diakité