En revanche, la démocratie peut-elle gagner si Kabila et Tishekedi se noient en même temps ? Difficile. Car quelqu’un a bien perdu la dernière élection en Rdc. Pour l’église, les observateurs internationaux et bien d’autres baromètres encore, c’était Kabila. Sauf pour la communauté internationale, les chancelleries occidentales et leur doctrine méprisante pour l’Afrique de mieux vaut même un semblant d’élection que pas d’élection du tout. Le perdant a gagné parce qu’il a l’armée. Cela ne s’appelle pas putsch, s’il vous plaît ! Pendant qu’à Kinshasa comme dans d’autres capitales africaines, les citoyens sont sciemment inorganisés, maintenus sciemment dans l’ignorance par le gouvernant, achetables pour la plupart au nom de l’obsession basique et pressante du pain plutôt que l’encre indélébile qui ne se mange pas. Or «la génération consciente» ne constitue pas encore hélas la masse critique pour le changement. Voilà la soupe qui sera servie à François Hollande, un président de bonne foi peut-être mais pris en otage, l’étant étant une continuité, par des « décisions » d’ambassades, celle de France, des Etats-unis et d’autres. Parce que c’était endosser le tripatouillage scandaleux ou accepter d’être coiffé au poteau par la Chine. De qui se moque-t-on ?
Adam Thiam
Le Republicain 11/10/2012