La démocratie malienne est née de longues luttes de certains patriotes qui ont cru aux idéaux de liberté, de paix, d’unité, de développement et de cohésion sociale. Le 26 Mars n’est que l’aboutissement de ces décennies de combat sans répit. Aujourd’hui, l’une des fiertés de notre démocratie est sans nul doute la liberté d’expression et d’association, d’où la floraison des médias, de partis politiques et d’associations. Si nous devrions attribuer une note à la démocratie malienne en matière de liberté d’expression via la presse, elle serait excellente, même si la qualité est encore à parfaire. Va-t-on mettre à la poubelle cette belle prouesse de notre démocratie par la caporalisation de la presse ?
Rares sont les journaux qui jouissent de la totale liberté, ou qui ne sont pas assujettis à tel ou tel hauts placés de l’administration au sein desquels ils reçoivent des ordres ou leur dictent la ligne éditoriale à suivre. A Inf@Sept, nous nous sommes défaits d’un tel diktat pour n’être qu’un journal indépendant qui ne reçoit d’ordre de qui que ce soit y compris de son fondateur, qui, membre du Mouvement démocratique, s’est battu pour la liberté d’opinion, à fortiori des abonnés.
Ousmane Bamba, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est certes le fondateur du journal, mais il n’est pas membre de la rédaction d’InfoSept depuis plus de trois ans. Par conséquent, il ne saurait être incriminé dans la gestion dudit journal. Convaincu que ce que nous faisons vient de notre fort intérieur, nous assumons et assumerons pleinement et entièrement tout ce qui adviendra. Ce choix de dire la vérité en tout lieu et en toute circonstance est guidé non seulement par la déontologie de la profession, mais aussi et surtout, par le souci de servir avec loyauté et impartialité notre peuple, à dire plus haut ce que beaucoup murmurent plus bas, à travers des informations claires. C’est pourquoi, nos titres peuvent paraitre souvent très poignants, voire embêtants, et difficiles à supporter pour ceux qui ne veulent pas souffrir de contradiction et de critiques, qu’ils comprennent que c’est dans la contradiction, la confrontation que jaillit la lumière.
Quatrième pouvoir, la presse est pour un pays ou un peuple ce que constituent les racines et les feuilles pour un arbre. Elle est le dernier rempart, la voix des sans voix. Albert Londres l’a résumé ainsi : «… Un journaliste n’est pas un enfant de chœur et son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ». Nous faisons nôtre cette belle citation qui devrait être méditée par tous les adeptes de la liberté d’expression. Le journaliste pourrait ne pas être compris, il peut être, critiqué, haï voire emprisonné, mais il est de son devoir de rester digne, d’informer et de sensibiliser.
En somme, notre lectorat est tellement exigeant et notre conviction forte, qu’il serait préjudiciable pour notre journal de changer de ligne éditoriale ou de tomber, comme font certains confrères, à bras raccourci dans le piège d’un soutien aveugle aux tenants du pouvoir. Nous devons et nous sommes du côté du peuple.
La Rédaction