Seulement voilà: les principaux protagonistes, notamment la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui avait paraphé la veille l’accord à Alger, ont brillé par leur absence.
Motif invoqué: ils veulent plus de garanties de la part du gouvernement malien et souhaitent des discussions directes avec Bamako.
Y-a-t-il des garanties plus fortes que celles de la communauté internationale? Cet accord n’est pas que national, il est endossé par l’ONU. Le gouvernement du Mali y est partie prenante, tout comme la CMA. Il ne peut donner aucune caution qui ne soit prévue par le texte. Les interprétations seront tranchées par la médiation, et non par Bamako, qui, encore une fois, est simple partie prenante.
En réalité, la CMA continue son jeu favori, le dilatoire. Sinon, comment expliquer qu’elle paraphe l’accord et s’obstine à ne pas le signer? Heureusement, la porte reste largement ouverture pour qu’elle rejoigne le processus de paix.
Les USA du Président Barack Obama exhortent les réfractaires à signer sans délai l’accord de paix et de réconciliation au Mali. IBK lui-même a tendu la main à la rébellion, en demandant à ses chefs de lui faire confiance.
Le processus de paix est véritablement enclenché. Toutes les forces vives de la Nation – société civile, partis politiques, leaders communautaires et religieux – doivent s’y engouffrer pour le bonheur des Maliens et l’unité du pays. L’heure n’est plus aux calculs politiciens, aux déclarations démagogiques, populistes, voire absurdes.
L’élan de solidarité que la communauté internationale (CEDEAO, UA, UE, ONU) a manifesté à l’endroit du peuple malien doit pousser nos autorités à garder le cap et à maintenir l’enthousiasme et l’espoir nés de la signature de cet accord.
C’est un grand pas vers la paix, un grand pas vers la réconciliation nationale, un grand pas vers le vivre ensemble, l’acceptation de l’autre. C’est aussi le moment ultime de se demander pardon, comme l’a brillamment développé Me Harouna Toureh, de la Plateforme des mouvements armés, dans son intervention.
La balle est donc dans le camp de la CMA. C’est à elle d’accepter rapidement la main tendue d’IBK. C’est à elle également de comprendre le sens du pardon de Me Toureh, qui représente des victimes de toutes leurs exactions.
Pour faire la paix, il faut deux ou plusieurs parties. Toutes, à l’exception de la CMA, ont montré leur bonne foi, leur bonne disposition à fumer le calumet de la paix. Alors, qu’attendez-vous, Messieurs de la CMA pour enterrer la hache de guerre? Le plus tôt sera le mieux!
Chahana Takiou
Source: Le 22 Septembre