La révolution permanente alors dans le cas de l’Egypte qui est allée aux urnes et qui a choisi le lifting plutôt que la chirurgie profonde ? C’est beaucoup demander quand on sait que dans les démocraties cosmétiques, la justice est la voix de son maître et que partout il est bien plus commode de sacrifier le symbole du système que le système lui-même. Rien d’étonnant donc que Moubarak ait été le bouc expiatoire des années de plomb. Pour le reste, le souffle de Tahrir doit être maintenu, ne serait-ce que pour maintenir cet appel d’autre génération, d’autre éthique et d’autre méthode. Mais du Cap au Caire, de Djibouti à Dakar, Tahrir ne s’adresse pas à nous en hiéroglyphe mais dans le message le plus clair possible : la transition démographique dans le continent africain exige une introspection responsable sur les modalités et le timing du renouvellement des élites. Ou nous acceptons l’accouchement naturel de ce compromis. Ou notre jeunesse nous l’imposera par césarienne
Adam Thiam
Le républicain Mali 05/06/2012