Malgré les atrocités dénoncées à Aguel Hoc dont le rapport gagnerait à être accessible aux Maliens d’abord. Il est parfaitement compréhensible de ne pas passer l’éponge sur ces événements. C’est d’ailleurs ce contre quoi plaide le ministre de la justice auprès de la communauté internationale. Si Maharafa Traoré entendu, le compagnonnage avec Aqmi rendra, certes, le Mnla infréquentable dans les capitales occidentales.
Et ce n’est pas rien surtout contre Paris considéré par l’opinion malienne comme le géniteur de ce mouvement rebelle. Mais, bien entendu, le jour n’est pas proche où Mohamed Ag Najim sera le voisin de cellule de Charles Taylor ou Laurent Gbagbo. En attendant, si sur Aguel Hoc, il y a matière à communiquer, il va falloir le faire sans rendre irrationnelle et révoltante toute négociation avec un Mnla complice d’horreurs aussi répulsives.
La cible dans toute cette stratégie ne pouvant être que le Mnla. Car s’agissant d’Aqmi, les choses sont plus faciles : les avocats de la nébuleuse ne courent pas l’Occident. Au contraire, à Londres, Paris ou Washington, on se frotterait les mains si Abuzeid, Belmokhtar ou Abdelkrim pouvaient dormir dès ce soir à la Haye. Des démarches inconciliables et une communication contre-productive, voici donc à ce à quoi Bamako doit faire attention.
Adam Thiam