A condition que les messagers soient dignes du message qu’ils portent. C’est rarement le cas dans les démocraties d’auto congratulation, où la condescendance d’une communauté internationale fourbe fait du pays le moins grabataire une illusoire «success story». Vive les gouvernements ! Quant aux peuples, qu’ils se cachent pour mourir! Et l’intégrité des Etats ? Elle doit, bien entendu, faire l’objet d’une condamnation de principe. Jamais plus loin. Même s’il s’agit d’une rébellion adossée à ses armes volées et au crime organisé, agressant un pays dans ses frontières reconnues. Le Capitaine Sanogo et ses hommes l’apprendront vite à leurs dépens. Ils justifient leur action par la nécessité que le peuple leur concédera -l’armée étant l’orgueil des nations- de reprendre la main sur le Nord.
Car, il est peut-être un peu trop tard pour que ce soit une main victorieuse. Kidal est en grand danger. Et sur la tombe fraîche du capitaine Amadou Diallo, de Ganda Iso, Gao et Tombouctou, se préparent. Le Mnla ne cache pas que pour lui, le Mali est mort. Décidé à tout pour « libérer » un territoire qu’il veut s’arroger, il avancera au mépris du droit international.
Tout le monde est piégé et tout le monde a mal : les auteurs du putsch du 22 mars et ses victimes, les avocats et les procureurs de la junte, les institutions qui vont se porter au chevet du pays et qui ne sont pas connues pour leur vitesse d’exécution. Dieu sauve donc le Mali ! Même s’il est aujourd’hui plus Sénégalais que Malien.
Adam Thiam
LE Républicain Mali 28/03/2012