Début d’une prise de conscience de la gravité de la situation socio-politique voire sécuritaire, ou agendas très chargés au regard des priorités du moment ? Cette question mérite d’être posée quand on sait que le gouvernement nous a habitués à aller en vacances pendant le mois d’Août même quand le pays vacille et est sur le point de s’effondrer. Pour rappel, par un passé très récent, les ministres rivalisaient d’ardeur et de selfie dans les avions en partance pour New York, Philadelphie, Washington DC, Paris, Pékin ou Londres pour y passer leurs vacances. Rares étaient ceux parmi eux qui se donnaient la peine d’aller au pays profond pour se ressourcer ou pour aller se frotter à la population rurale afin de connaitre ses aspirations, ses difficultés et à la reprise inscrire ces problèmes au cœur des préoccupations majeures du gouvernement. Savent-ils que ces villes et pays tant convoités ont été construits par leurs peuples sous le leadership de leurs dirigeants ?
Le gouvernement, sous la houlette du Président de la République, et certainement sur proposition du Premier Ministre Boubou Cissé, a pris cette bonne décision de rester au pays pour s’occuper des dossiers des plus brulants aux plus simples. Leur acte a été bien accueilli par les citoyens. En tout cas cette année, pour l’une des rares fois, le gouvernement s’est privé volontairement de ce qui relève bien entendu de son droit, à savoir un mois de vacances, pour rester au chevet du grand malade qu’est le Mali. Il a préféré consacrer ce mois à la résolution des multiples problèmes auxquels le Mali est confronté. Faut-il mettre cette initiative aussi à l’actif du PM Boubou Cissé, qui depuis sa nomination à la tête du gouvernement fait des innovations ? Tout porte à croire qu’il y a la touche particulière de ce dernier. Cet acte fait désormais partie des multiples faits visibles, tant sur la crise au centre du Mali que sur la gestion des ressources financières.
En définitive, quoi de plus normal pour un gouvernement d’un pays en crise d’accepter de renoncer volontiers à des privilèges pour être au plus près du peuple et s’occuper de ses affaires ? En renonçant à leurs vacances, les ministres ont fait preuve de don de soi et d’engagement citoyen et patriotique pour leur pays. Ils doivent en être félicités. Congratulations leur seront faites si et seulement si ils arriveront à trouver des solutions définitives aux problèmes les plus urgents, comme entre autres la crise sécuritaire, la crise sociale et surtout l’organisation du dialogue national véritablement inclusif.
Youssouf Sissoko