Edito national : Ni bouc émissaire ni bouclier

Mais il ne suffisait plus de relever qu’Aqmi n’est pas une création malienne, car il est devenu véritablement un problème également malien. Il ne suffisait plus d’attendre que les acteurs sous-régionaux accordent leurs violons. Le caractère transnational des menaces n’exonère pas les pays de réponses nationales de qualité. Et c’est connu : le Pspsdn qui sera à l’honneur dans quelques heures participe de l’obligation pour notre pays de n’être ni  problème pour les uns ni souffre-douleur pour les autres.

La présence de l’Etat pour qu’Aqmistan recule, l’assistance économique des pouvoirs publics maliens à des communautés avec  lesquelles les barbus partagent leur semoule, une présence dissuasive de l’armée aux côtés d’une administration de proximité pour que le Mali ne soit plus  ni  bouc émissaire ni bouclier : objectif pertinent Mais le programme arrive à un moment où le risque Sahel prend une acuité inattendue avec  l’onde de choc de la crise libyenne,  où également les écosystèmes fragiles et l’impératif  d’équité dans le partage des ressources naturelles sont sources de tensions internes. Il reste en plus au Pspdn à gagner le bataille de la mobilisation des communautés du Nord-Mali.

C’est jouable et prévu. Mais il faut lui épargner, pour sa crédibilité, le spectacle des armées étrangères en guerre contre les salafistes sur notre sol quand, nous surélevons le mur des garnisons.

Adam Thiam

Le Républicain 08/08/2011