Edito National / Mission accomplie

C’était tout pour les nouveautés, tout le reste avait un air de déjà vu. D’abord la communication de l’événement sur l’Ortm qui suggère que la corruption a reculé cette année avec 35 milliards de manque à gagner contre une centaine de milliards l’an dernier.

Or toute proportion gardée, ce n’est pas du tout le cas. Quatorze vérifications financières, un manque à gagner de 35 milliards CFA,  cela veut dire que chaque structure a perdu près de 3 milliards de nos francs. Ce n’est pas de la petite monnaie. Et surtout, la comparaison sur deux années contigües n’a de sens que s’il s’agit des mêmes structures.

Cent millions de manque à gagner seulement à la Douane n’envoyant pas le même message que cent millions de manque à gagner dans un bureau régional des Ptt ! Le problème réside donc dans la manière dont est communiqué -donc préparé en amont-  un événement aussi important que la remise d’un rapport qui, qu’on le veuille ou non, est perçu comme la photographie morale de l’administration publique. Mais voilà : un cycle se termine avec  Sidi Sosso Diarra, avec ses hauts et ses bas, ses amertumes et sa gloire. La gloire d’un pays qui accepte l’introspection, qui accepte d’en faire rapport et de le faire publiquement et qui, sur la foi des missions de suivis réalisées, arrive à mesurer  progressivement ses performances.

Il y a encore du chemin à parcourir pour entrer dans le cercle vertueux et surtout pour lutter contre l’impunité. Mais l’outil du Vérificateur général est un acquis qu’il ne faut pas sacrifier sur l’autel d’exigences relevant du simple orgueil. Enfin si Sidi Sosso Diarra n’a pas été des plus commodes, c’est tout de même un responsable sans casseroles qu’ATT avait recruté en 2004. Son successeur nous rendrait heureux si on pouvait dire autant de lui.

Adam Thiam

 

Le Républicain 30/03/2011