Et un leader politique de répondre : l’idée que l’élection présidentielle ne se tienne pas, à terme échu, conformément à la constitution, ne nous effleure même pas ! Le ton était celui de la détermination et le propos avait le mérite de la clarté .C’est pourquoi ce même chef politique a pris l’initiative d’une concertation sur la nécessité de ne pas se laisser sur- prendre par les délais.
Comme ce fut le cas au Bénin, aujourd’hui, avec deux présidents, comme ce fut le cas avec les violences post-scrutin en Côte d’ivoire, le flottement actuel en Centrafrique et au Gabon et le retrait actuel de l’opposition tchadienne du processus électoral. Toutes choses qui tirent leurs racines de l’impréparation avec parfois la volonté délibérée de tricher. Il faut donc éviter à notre pays l’aventure, lui qui a déjà donné.
La question du journaliste était d’autant plus pertinente que, chez nous au Mali, bien des mandats sont arrivés à leur terme au jour d’aujourd’hui et courent à vide sans que l’autorité s’en préoccupe vraiment. C’est les cas notamment à la chambre du commerce, en toute illégalité, du fait d’une loi caporalisée.
Pour la présidentielle à venir, voudrait-on justement en chargeant le calendrier d’autres reformes qui, constitutionnellement peuvent attendre, limiter les chances d’une élection propre, transparente dont les résultats sont acceptés par tous ? Veut-on laisser le cafouillage s’installer pour mettre le peuple devant le fait accompli ? Mettre le feu pour justifier le pompier ? Obtenir par ricochet ce à quoi on ne peut accéder frontalement, en s’aidant de tous les artifices possibles ? Là est la question essentielle et il va falloir que le pouvoir donne des gages supplémentaires de sa bonne foi.
S. El Moctar Kounta
Le Républicain 26/04/2011