De plus il va rentrer en collusion avec une réforme constitutionnelle ayant choisi le forceps comme modus-operandi. Si les deux chantiers venaient par extraordinaire à réussir, il faudrait gérer à sa suite les risques grandissants qu’Al Qaïda fait courir au pays sur des sites nouveaux, de plus en plus proches des grands centres urbains, de plus en plus loin de ses bases traditionnelles.
Il faudrait que soient activés et gagnés la lutte contre le trafic de drogue et le blanchiment auquel il donnera lieu, à ciel ouvert, lors des prochaines joutes électorales. Joutes dont le vecteur, la colonne vertébrale, sera non pas des projets de société ou d’hommes charismatiques mais cet argent dont personne ne se préoccupera de l’odeur. Les querelles internes actuelles dans la plupart des partis politiques sont bien les signes avant-coureurs de divisions qui se régleront à coup de millions peut être de milliards, loin des confrontations idéologiques et de politiques.
Ils se régleront à coups de dénonciations pour malversations, de diffamations, de mensonges et de trahisons. Voilà ce qu’il en sera dans moins de trois mois de notre univers politique et sécuritaire. L’autre, le versant social sera tout aussi explosif. Le récent épisode de la fermeture de l’université de Bamako ne sera pas sans conséquences et concernera une frange importante de la population, tout comme les traditionnels fronts sociaux qui, profitant justement de ce qui précède, viendront se greffer sur des situations déjà sulfureuses et exacerberont les manquements du dernier ramadan du dernier mandat. En somme de grands périls dont il faut prendre la mesure avant qu’ils ne métastasent et ne gangrènent.
S.El Moctar Kounta
Le Républicain 19/07/2011