Le Mali tout entier était dans une expectative dommageable qui a relégué au second plan les dossiers , mêmes les plus brûlants, au second plan aussi la gestion de l’immédiate réponse à donner à des préoccupations essentielles : Nord-Mali , accaparement des terres, corruption, impunité, chômage des jeunes, réformes institutionnelles, crise financière, école….Autant de domaines qui ont pâti de l’absence d’Etat, d’inattention des pouvoirs publics et qui ont conduit le pays aujourd’hui au bord du gouffre, s’il n’implose pas avant d’y tomber. Dès lors un recentrage s’avère plus que nécessaire. ATT n’avait plus le choix et surtout devait se départir de ses petits calculs et jeux politiques aux effets pervers et contre-productifs pour le pays. Avec beaucoup de retard c’est chose faite, mais…mais… mais…Enfin, osons y croire.
Une seule chose compte désormais : le Mali. Tout le reste n’est que péripéties. ATT a une chance unique de gérer et de remettre sur rails un pays qui, dit-il, lui a tout donné. Alors, il se doit de le lui rendre en tournant le dos aux intérêts de clans pour regarder ce même pays en face, le remettre au centre de ses préoccupations et ainsi réussir sa sortie. ATT a l’occasion inespérée de redevenir le ATT qu’on aime, celui du 26 mars, et non ce qu’il est devenu à l’aune de la politique et de ses anti-jeux.
Modibo s’en va, il ne faut pas qu’il se succède à lui-même ou qu’un de ses clones arrive aux affaires, car ils ne sauront pas conduire le pays sur les rives enchantées de la Terre Promise. ATT doit s’appliquer à faire l’histoire et non à laisser des historions l’instrumentaliser. Il lui appartiendra à lui , et à lui, seul d’être au paradis ou d’aller rôtir en enfer.
S.El Moctar Kounta
Le Républicain 31/03/2011