Il est parti et la sympathie de beaucoup de Maliens, à l’époque, l’avait accompagné et avait fait de lui le deuxième parti, la deuxième force politique du pays. Ceux qui l’ont poussé dans le dos, adoubés du bout des lèvres, ont du, à leur tour, affronter le moment venu, une fronde issue plus des rangs du parti que de ceux de l’adversaire. Ainsi, après avoir reconnu « que ceux qui devraient porter à bras le corps (leur) candidature ne leur a même pas souhaité bonne chance » , ils s’en sont allés créer l’URD devenu aujourd’hui lui aussi la deuxième force parlementaire supplantant les tisserands.
Le scenario va-t-il se répéter ? N’était-ce pas pour éviter de s’attaquer frontalement à Dioncounda que sa candidature a été validée par l’instance installée à cet effet ? Etait-ce une manœuvre visant à mieux crédibiliser les primaires qui a conduit ses camarades du sérail à se positionner contre lui ou, tout simplement, comme par le passé, le signe avant coureur d’une déstabilisation prochaine ? Quand viendra l’heure, pour des troubles fête, de tirer les marrons du feu ?
Dioncounda est désigné et il n y aura pas de congrès extraordinaire pour le débarquer comme ce fut le cas d’Ibk. Tout comme le parti concédera difficilement à Modibo Sidibé ce qu’il avait consenti en 2002 à Att. Ce d’autant plus que ceux qui sont suspectés d’être de grands électeurs n’ont pas en réalité, pour de nombreuses raisons, les moyens pour influer le jeu. Tout au plus infléchiront-ils une administration qui par reflexe d’auto-conservation, suivra plutôt le sens du vent que quelques consignes.
En tout état de cause pour avoir vécu le parti de l’intérieur et même d’avoir fait l’expérience de quelques foucades contre lui, Dioncounda sait à quoi s’en tenir pour ne pas subir le sort de ses devanciers dans cette position. Plus prosaiquement, des analystes soutiennent qu’il faut se garder de « l’énerver » tant qu’il aura entre ses mains un projet de réformes constitutionnelles non encore validé. Et d’ajouter qu’il gardera cette carte en main tant qu’il ne se sera pas assuré de l’accompagnement qui lui permettra de se hisser au sommet de la colline, d’où lui apparaitra la terre promise, dans toute sa splendeur.
S.El Moctar Kounta
Le Républicain 26/07/2011