En mai 2008, il attaque le poste militaire d’Abeibara et plus tard en décembre, il donne l’assaut contre la garnison de Nampala. Le bilan des deux attaques est effroyable mais le coup de Nampala est l’erreur de trop. Att excédé constate la violation de la trêve et organise la chasse au chef rebelle. Et le chasse effectivement. Son exil qui l’a donné partout et nulle part en même temps -Alger, Tripoli, Kidal, Bamako- ne dure pas. Entre l’arbre Koulouba et l’écorce kidaloise, il ne faut pas mettre la main! Sagesse ou permissivité? En tout cas, Bahanga est né à Kidal et n’est pas mort ailleurs.
Il s’en va dans la fleur de l’âge et dans la surprise générale. Ceux qui l’ont approché retiennent de lui son côté ange. Mais pour la nation dans son écrasante majorité, c’était un monstre. Entre les deux, il y a ceux qui, au vu de son palmarès et de sa légende, ont de la peine à accepter que l’homme était un simple mortel. Comme nous tous. Et comme nous tous, sujet de droit. Devant la justice immanente. Devant le tribunal de la conscience.
Et devant le verdict de Dieu. Nous titrions il y a quelques mois : «Bahanga bolibana». C’était au figuré. C’est désormais au propre. Il reste deux équations. La première : Bahanga était un élément dans un ensemble et on verra, bientôt, s’il pondérait ou exacerbait les arguments de la troupe dont la revendication principale demeure le développement de Kidal. La deuxième : le Sahel avec l’onde de choc de la crise libyenne peut-il être le même avec ou sans Bahanga ?
Adam Thiam
Le Républicain 29/08/2011