Dans notre parution du lundi 7 mars 2016, nous titrions à la Une: «Mensonges, diffamations et attaques multiples contre IBK, le Rassemblement Pour le Mali porté disparu ». Dans cet article, nous écrivions, entre autres, que: «le RPM est donc vivement interpellé, afin qu’il se ressaisisse, qu’il se remobilise autour d’IBK, pour défendre, à la fois le Mali et l’avènement de meilleures conditions de vie et de travail pour les Maliens».
Eh bien! Le RPM est ressuscité, sans que le réveil ne soit brutal. Il a apparemment pris conscience du danger qui le guette, du mutisme dans lequel il s’est emmuré, de son absence du terrain politique. Il a donc pris l’initiative d’aller vers sa base électorale dans le District de Bamako, où les Communes I et II ont donné le ton, à travers des Conférences de section.
Celles-ci ont été conduites par le Secrétaire général du parti, Bocari Tréta, tombé récemment en disgrâce auprès du Président IBK, qui n’a pas hésité à le sortir du gouvernement. C’est bien ce Tréta, homme politique très futé, qui a défendu mordicus IBK, en laissant entendre: «Pour atteindre IBK, il faudra d’abord marcher sur nos cadavres…».
C’est très fort comme engagement, s’il est bien sincère. Rien ne nous permet de douter aujourd’hui de cette franchise. On en saura davantage dans les jours à venir. Comme on le dit, mieux vaut tard que jamais! Pourvu que ça continue.
On saura si c’est une stratégie de survie pour certains barons du RPM, ou si c’est véritablement une nouvelle orientation politique. Si la dernière hypothèse est privilégiée, le parti des Tisserands doit se métamorphoser.
D’abord en gérant à l’interne ses dissensions, notamment à Gao, à Mopti, dans le District de Bamako (Communes II, III et IV) et dans bien d’autres sections. Ensuite, il faudra redynamiser et rajeunir le parti, en le dotant d’une nouvelle instance dirigeante légitime à travers un Congrès, car le mandat du Bureau Politique actuel a expiré.
Le plus difficile, après ces deux étapes, sera d’initier des activités politiques régulières, d’agir et de soutenir les actions du gouvernement, en les amplifiant et en les expliquant aux militants et, au-delà, aux citoyens maliens. Le RPM doit veiller sur son orientation politique.
Il doit travailler à encadrer ses militants, à les mobiliser pour les bonnes causes et à les amener à participer activement à leurs réalisations. Il ne s’agit pas de faire une différence entre IBK, le mentor du RPM et le gouvernement. Que non! Les deux entités sont les mêmes.
Tant que les Tisserands ne prendront pas conscience de cette réalité politique, ils ne pourront pas sortir pas de leur torpeur. Actuellement, le RPM est prêt à aller au charbon pour IBK. Il doit en être de même pour le Premier ministre ou pour un ministre de la République, s’ils sont méchamment attaqués ou accusés sur la base du faux.
Nous osons croire que l’engagement réaffirmé du RPM n’est pas seulement une action ponctuelle, notamment pour répondre au BIPREM. Il doit être permanent, pour lui éviter d’être chaque fois sur la défensive ou sur le gril.
L’opposition républicaine, incarnée par le trio Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé et Modibo Sidibé aura donc désormais en face d’elle Treta et ses camarades, longtemps portés disparus, pour répondre aux diatribes contre le pouvoir. Dans ce cadre, les autres partis de la majorité sauront aussi ce qu’ils doivent faire.
Au RPM de donner l’exemple, en haussant le ton. C’est ainsi que notre démocratie aura une réelle vivacité, à travers des débats sérieux, des vérités et contre-vérités qui seront développés par les protagonistes. Encore une fois de plus, mieux vaut tard que jamais, et pourvu que ça continue.
Chahana Takiou