Edito : L’impasse !

Aujourd’hui, 134 jours après l’investiture du président IBK, aucune ligne n’a bougé ; elle devait l’être, début novembre 2013
Après l’éclatante victoire de Serval et ses alliés africains sur les forces Jihadistes, rétablissant le Mali dans ses frontières et la forme républicaine et laïque de l’Etat, le parachèvement de cette œuvre réside inéluctablement dans l’effectivité de l’exercice de la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire, particulièrement à Kidal. Le cadre indiqué pour ne pas réinventer la roue s’est déjà dessiné dans l’accord de Ouagadougou. Qui s’oppose à l’application de l’accord de Ouagadougou, dont la finalité est l’intégrité territoriale d’un Etat unitaire laïc, l’unité nationale d’un peuple réconcilié avec tous ses filles et fils ?  Qui s’oppose à la négociation ? Apparemment personne, et pourtant le pouvoir IBK est dans une impasse indéniable.

Le constat est implacable : les états généraux sur la décentralisation et les assises nationales improvisés par le gouvernement n’ont pas produit l’effet escompté, et la paix définitive reste encore une longue quête.

Dans ce contexte marqué par l’immobilisme du pouvoir qui tourne en rond, la traditionnelle médiation algérienne qui a accouché en 1991 puis en 2006, des accords de Tamanrasset et d’Alger, signés entre Bamako et les rébellions du Nord du Mali, tente de refaire surface. En tout cas les Algériens seraient bien disposés à jouer un rôle pour rapprocher les vues si Bamako leur en donnait l’occasion. Et IBK semble n’en avoir pas le choix. Ce qui expliquerait la présence en Algérie de certains groupes armés du nord Mali (HCUA et MNLA), en prélude à la visite prochaine d’IBK au pays Abdelkrim Gheraïeb. Si la visite à Alger, la semaine dernière de Bert Koenders, Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Mali, s’inscrivait dans cette dynamique, il y a lieu de croire que c’est bel et bien l’Algérie qui va signer son retour en force dans le dossier du nord Mali, après un bon moment de discrétion.

B.Daou

SOURCE: Le Républicain  du   16 jan 2014.