Edito / Les limites du tête à tête sahélo saharien

Où tout est casus belli : les oueds qui craquellent ainsi que les rares arbres qui chutent sous le changement climatique ; le désarroi d’une jeunesse qui a très peu d’opportunités de vie décente ; la culture naissante de revendication armée ;  prises d’otages et deals fumeux ;  dealers peinards et passeurs assassins. Dans le temps, le  Kadhafi des visions mégalos avait rêvé d’un empire personnel qui s’étendait théoriquement de Tripoli à Zanzibar. Il ne l’a pas eu. En retour, le couloir de l’insécurité s’est forgé de Tripoli à Zanzibar. Même  le Kenya, havre du tourisme mondial, n’y échappe plus.

Les chancelleries occidentales  sont moins promptes  à y déclencher l’alerte rouge comme au Mali, mais on enlève et le crime organisé paré du sabre du jihad frappe à Mombassa et enlève à Lamu. Dans une Corne de l’Afrique dont la famine, la précarité économique et la forte natalité constituent la première violence. Il va donc sans dire, que pour la paix du monde, le tête à tête sahélo-saharien a atteint ses limites. Reste le courage politique de tenir compte de ce nouveau paradigme. Mais ne perdons pas espoir au rythme où la réalité dépasse la fiction…                    

Adam Thiam

Le Républicain 13/10/2011