Et exploit rarissime, il est même arrivé, comme en 2011 que trois de nos artistes nominés se retrouvent en finale. Pas beaucoup de nos segments se portent aussi bien que notre musique. Nos politiciens n’ont à la bouche que le discours d’un Mali conquérant. Mais le pays n’est pas aveugle. Il distingue bien entre ceux le servent et ceux qui s’en servent. Il sait bien qui le veut pour les seuls délices du pouvoir et qui le veut pour lui donner une place honorable dans le concert des nations.
Là où il peut être entendu et admiré. Pour l’instant, ce sont nous musiciens qui le font. Le sacre international du groupe Touareg indique que ce flambeau reste allumé. Et il prend un relief exceptionnel dans le contexte triste de Kidal, Menaka, Tombouctou où les rafales de kalach couvrent le chant des bergers. Il enseigne la guitare et dissuade des armes.
A l’image d’un des ténors de ce groupe champion du blues dunaire et qui avait chanté pour la rébellion nomade de 1990 avant de rentrer dans les rangs.
Définitivement mais faisant mieux que quiconque dans la promotion de la diversité, du folklore touareg et de la visibilité du Mali.
Le plus grand mal que nous souhaitons pour le pays, c’est d’accepter la contagion par Tinariwene. Quelle belle rage que la sienne si elle peut enrager le Mnla ,Ansardine et tous les autres bellicistes.
Adam Thiam
Le Républicain Mali 14/02/2012