Mais il les connaît trop pour savoir que personne, hors du Mali, ne le croira sur parole. Le monde paniqué par les incartades de la gouvernance malienne de l’après mars 2012 au moment où l’Aqmistan se sanctuarise ne jugera que sur pièces. Or même s’il se surpassait, Django Cissoko ne pourrait donner que ce qu’il a. Et il n’a pas beaucoup hélas. Il n’a pas par exemple la potion magique qui pourrait mettre Kati hors du champ politique même s’il dit que Sanogo n’est pas membre du gouvernement et que la présence de ministres proches de la junte ne lui pose pas de problèmes.
Car Sanogo, la réalité le prouve est bien plus qu’un membre du gouvernement. Et la realpolitik commande d’autant plus d’en tenir compte que le capitaine est le premier responsable du Comité censé suivre l’indispensable réforme de notre secteur de défense et de sécurité. Qui plus est, tout indique que ce sera lui, la personnalité militaire que le président Traoré compte s’adjoindre pour piloter la question militaire – donc la libération du Mali- à côté d’une personnalité civile en charge, elle, du processus électoral.
L’art du Premier ministre qui a toujours soutenu que seul le consensus, y compris au détriment de nos textes ; nous sortira d’affaire sera alors de rallier nos partenaires à ce montage qui a un ancêtre : le Haut Conseil d’Etat du Mauritanien Abdel Aziz après son putsch. Les mots d’hier du Chef de gouvernement ont du poids. On ne peut que lui souhaiter la supériorité des actes. Et pour ça, il n’est ni le seul ni le plus décisif. Au contraire, il est une variable. Il n’a qu’à demander à Cheick Modibo Diarra
Adam Thiam
Le Républicain Mali 19/12/2012