Accueilli en héros le soir du 18 Août 2020 après avoir débarrassé le Mali de l’un des Présidents de la République les plus médiocres, à savoir IBK, le Comité National pour le Salut du Peuple, CNSP, est en passe de devenir la plaie du Mali Kura par la prétention et l’intransigeance de ses membres. Assimi Goita et ses compagnons d’armes commencent véritablement à décevoir le peuple malien en général et leurs nombreux fans en particulier, en voulant tout contrôler et tout gérer. Comment en si peu de temps Assimi Goita et ses compagnons du CNSP ont-ils pu perdre l’estime et la confiance des nombreux maliens qui les ont pourtant adulés ? Cette question mérite d’être posée surtout quand on sait que la Transition tarde à se mettre sur les bons pieds. Elle est même clopinante, voire chancelante, à cause des prétentions des membres du CNSP qui veulent être au cœur de la gestion des affaires pendant cette période, bien que la communauté internationale et une écrasante majorité des maliens soient opposées à cela. Au lieu d’être une solution Assimi Goita et ses frères d’armes sont aujourd’hui le problème.
Sinon, comment comprendre, plus d’un mois après le coup d’Etat, que la transition tarde à démarrer alors même qu’elle est prévue pour 18 petits mois. Assimi et ses compagnons ne font plus mystère de leurs ambitions, sinon prétentions en voulant garder les rênes du pouvoir. Il ne reste plus que 16 mois et quelques jours comme durée de la transition, près de deux mois de tergiversations, de tâtonnements et de colmatages. Si tant est que la junte militaire a fait son coup d’Etat pour libérer le peuple des multiples maux dont il a été assujetti par le régime IBK, elle devrait éviter de tomber dans le piège de ceux qui sont réfractaires au changement. Par son comportement à la fois machiavélique et perfide, la junte militaire auteure du coup d’Etat du 18 Août court désormais le risque d’une grande inimitié, voire la haine et pire encore les Maliens n’hésiteront pas à se soulever contre elle pour forfaiture.
Après avoir posé cet acte grandeur nature, la junte militaire ne devrait pas tomber dans le piège de ses détracteurs qui avaient affirmé sans ambages que les militaires ne vont pas respecter leur premier engagement qui était celui d’organiser une transition civile. Aujourd’hui, il n’y a l’ombre d’aucun doute qu’Assimi Goita et ses compagnons d’infortunes ont la prétention de diriger la transition envers et contre tous, car il n’y a pas de raison qu’ils ne se soumettent pas aux injonctions de la CEDEAO ne serait-ce que pour alléger la souffrance de ce même peuple pour lequel ils disent avoir agi. Par l’ambition démesurée qu’ils sont en train de caresser, Assimi Goita et frères d’armes sont sur le point de devenir les pourfendeurs de notre démocratie et de l’Etat de droits. Le Mali est loin de sortir de l’Auberge et les ingrédients d’une autre révolte voire insurrection populaire ne pas à écarter au rythme où vont les choses.
Youssouf Sissoko