Grippé depuis plusieurs semaines, avec comme conséquences des attaques multiples, occasionnant des morts dans les rangs des forces armées maliennes et des casques bleus, le processus de paix doit être absolument relancé pour éviter l’enlisement. C’est pourquoi, les 13 et 14 juin dernier, le Comité de Suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, s’est réuni à Bamako pour donner un coup d’accélérateur à la mise en œuvre de ce document. A l’issue de la rencontre, un calendrier a été adopté pour l’installation des autorités intérimaires, le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) les patrouilles mixtes et le retour de l’Administration.
Parallèlement à cette rencontre, le chef du gouvernement, Modibo Keïta, a effectué le déplacement à New-York, pour participer à l’examen du rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation au Mali. Dans son intervention, il a égrené les efforts faits par son gouvernement dans la mise en œuvre de l’Accord : réformes politiques et institutionnelles (MOC, autorités intérimaires, processus de révision de la Constitution, Commission vérité, justice et réconciliation). Cependant, il a lancé un appel à toutes les parties pour plus d’engagement et de détermination. Il n’a pas manqué d’afficher la volonté politique des plus hautes autorités pour la mise en œuvre de l’Accord. En réalité, c’est vraiment insuffisant comme actions. Le processus de DDR, très vital n’est toujours pas opérationnel, sans compter les autres aspects y compris les différentes annexes qui énumèrent les actions de développement à engager dans chaque région du nord. C’est dire qu’il y a encore du travail à faire.
Consciente de cette situation, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, s’invite à Bamako ce lundi pour une visite de deux jours afin de contribuer à la relance du processus. Ainsi, il présidera avec son homologue malien, le Comité bilatéral stratégique algéro-malien pour le nord du Mali. Ensuite, il se réunira avec le Comité de suivi de l’Accord (CSA) pour donner un coup de fouet à sa mise en œuvre en identifiant les mesures de dynamisation du processus.
La France, de son côté, avait déjà mis la pression sur la CMA, en l’accusant de connexion avec les terroristes du groupe Ansar dine d’Iyad Ag Aghaly.
En clair, les volontés affichées plaident pour une véritable relance du processus de paix. Maintenant, il s’agira de voir si les uns et les autres sont sincères dans leurs engagements. Le gouvernement se doit de jouer toute sa partition. Les difficultés liées à un éventuel départ du Premier ministre actuel ne sont plus de saison. Il revient au chef de gouvernement d’être percutant dans ses prises de positions et dans ses actions. Il a le soutien ferme d’IBK et même des partenaires. A la majorité et à l’opposition de l’accompagner dans ses nouvelles initiatives pour sauver le pays de l’enlisement et le projeter dans la voie de la sécurité, de la paix, de l’unité nationale et, bien sûr, du développement.
Monsieur Modibo Keïta dont le Mali a toujours besoin, pour reprendre IBK, au travail ! Le peuple attend beaucoup de choses de vous, ne le décevez pas ! Sauvez ce qui peut l’être, avant qu’il ne soit trop tard. Nous osons espérer que vous ferez mieux que les trois années écoulées pour une véritable relance du processus de paix.
Chahana Takiou