Pour délivrer leur message contraignant et pour l’usurpateur -ainsi que le suggère la résolution de l’organisation continentale- et pour sa « victime ». Non, l’Afrique doit être plus sérieuse que cela. Non, la Côte d’Ivoire ne mérite pas un tel dédain.
Non, les peuples africains et en particulier ceux dont les leaders ont été désignés pour nous servir cette farce funeste doivent mettre le holà, imposer qu’on les respecte. Quant à la Côte d’Ivoire, elle doit savoir désormais à quoi s’en tenir. Elle n’intéresse ni l’Onu qui est pourtant partie au conflit pour avoir accepté de certifier les élections, donc de les arbitrer en fait. Elle n’intéresse pas plus l’Occident qui n’a aujourd’hui d’yeux que pour les derricks libyens. L’Afrique, elle, est pire. La plupart de ses leaders n’ont pas plus de légitimité que Gbagbo.
Et presque tous s’accrocheraient comme Alassane Ouattara, peu importe le prix que les militants peuvent payer. Mais c’est évidemment, aux côtés des dépouilles d’Abidjan, il y a celle d’une certaine Afrique : celle de la lisibilité et du sérieux. Indignons-nous, car c’est tout ce qui nous reste.
Adam Thiam
Le Républicain 07/03/2011