Il s’agit notamment d’« un concept opérationnel », d’une liste de troupes et d’une évaluation des coûts. C’est certainement dans ce cadre qu’une réunion a été programmée le 19 octobre à Bamako pour prendre en compte les préalables demandés par le conseil de sécurité.La balle est donc dans le camp de la CEDEAO. Nous saurons maintenant, de quel côté se trouvent les vrais amis du Mali ? Quels seront les pays disposés à envoyer des troupes au Mali ?
Cette rencontre de Bamako est capitale dans la mesure où, si elle échouait, tout le processus serait grippé. C’est pourquoi, la rigueur et le sérieux doivent être de mise afin d’indiquer le nombre acceptable de militaires à déployer au front, le matériel adéquat et le coût raisonnable. Toute évaluation excessive ou insuffisante pourrait faire l’objet de rejet et retarder de plusieurs mois le jour «J». Cela signifierait la prolongation des souffrances qu’endurent les populations du nord du Mali.
Finies donc les tergiversations pour la CEDEAO, qui entend soutenir notre pays. Le médiateur Blaise Compaoré ne doit plus regarder dans le rétroviseur pour tenter de réhabiliter les voyous du MNLA, au nom d’un hypothétique dialogue.
L’option du Mali, c’est bien la guerre pour en découdre avec les djihadistes. Si la CEDEAO veut nous appuyer, c’est bien dans cette direction et non dans une médiation sans issue. Le président français, François Hollande l’a bien compris. Il s’est érigé en porte parole du peuple malien, à l’ONU aussi bien qu’à la veille de son départ pour l’Afrique, dans l’entretien qu’il a accordé à France 24, RFI et TV5 Monde.
Il a clairement dit : «la négociation ne saurait être un préalable à une intervention militaire au Mali». Avant de s’interroger en ces termes : «négocier avec qui ? Des Islamistes qui coupent des bras, qui violent des femmes ? Que non !».
Vive François Hollande, qui tranche d’avec l’ambiguïté de la CEDEAO, qui souffre, à la fois, le chaud et le froid. Le temps de la vérité a sonné. Pas de places aux hésitations, aux inconstances et aux incertitudes. Tous les vrais amis du Mali, à l’instar du président français, doivent être clairs. Il s’agit de s’engager auprès du Mali pour faire la guerre, rien que la guerre et toute la guerre pour libérer notre territoire.
En position de force, le Mali pourrait en ce moment là, aller vers des négociations avec les fils du pays, qui se seraient repentis, les mains au dos, afin de maintenir la cohésion sociale et d’amorcer un développement durable dans cette partie du Mali, riches en ressources minières, non encore exploitées.
Chahana Takiou
Article 22septembre 15/10/2012