Après ce rappel, venons-en au fameux «Conseil transitoire de l’Etat islamique de l’Azawad», qui a pour but de transformer les régions laïques de Tombouctou, Gao et Kidal, en un Etat religieux qui aurait comme source de droit la Charia. Nous avons toujours pensé qu’Iyad se moquait de nous, sinon qu’il était devenu carrément fou. Manifestement, ce n’est ni l’un ni l’autre. Il est vraiment au sérieux. A qui donc Iyad peut-il apprendre à faire ses ablutions? Pas aux gens du Nord, surtout ceux de Tombouctou, la Cité des 333 saints, l’érudite aux deux universités, la ville des savants choyés d’Allah, un porte-drapeau de l’Islam, en tout cas au Mali, sinon dans toute la zone sahélo saharienne.
A qui Iyad veut-il apprendre les cinq prières de la journée? A qui veut-il aussi apprendre à lire le Coran, à l’écrire, à le réciter par cœur? Pas aux populations musulmanes du nord. Depuis quand Iyad est-il devenu musulman? Lui qui a été utilisé sur plusieurs champs de bataille par feu Kadhafi, avant de revenir au bercail dans les années 1990 et de créer un Mouvement rebelle, le MPA (Mouvement Populaire de l’Azawad), pour tuer, piller et voler les populations maliennes.
Alors, comment subitement un assassin de cet acabit pourrait-il se transformer en homme de Dieu? Au lieu de continuer à implorer le Seigneur pour les nombreux massacres qu’il a commis ça et là, dans la plus grande discrétion, Iyad Ag Aghaly a choisi de s’illustrer sur le devant de la scène nationale et internationale par des actions encore plus criminelles, inhumaines et avilissantes. Le jour du Jugement dernier sera dur, on l’espère, très dur pour Iyad Ag Aghaly, qui continue de faire souffrir nos parents, nos frères, nos sœurs et nos amis de Tombouctou, Gao et Kidal.
Nous n’accepterons jamais qu’Iyad nous apprenne à faire nos ablutions. Certains membres de son entourage, et même de sa communauté ne prient même pas, ne connaissent même pas la parole de Dieu (Coran). Comment vont-ils alors diriger une République islamiste? Ils ne maitrisent mêmes pas eux-mêmes les contours de la situation.
Alors, à bas la «République islamiste de l’Azawad». Vive le Mali pluriel, laïc, un et indivisible!
Chahana Takiou
Le 22 Septembre 31/05/2012